Le 6 janvier, le syndicat policier Alliance a proposé la création «d'un fichier des individus violents lors des manifestations». Ceux-ci seraient ensuite interdits dans les cortèges, «sur le modèle des interdits de stade». «On entend des déclarations disant qu'il faut plus de fermeté. Cela fait deux ans que nous demandons plus de fermeté contre ceux qui agressent les forces de l'ordre», a déclaré à l'AFP Frédéric Lagache, secrétaire général du syndicat Alliance.
«Dès lors que les faits sont établis, il faut un mandat de dépôt, que l'individu aille directement en prison à la sortie du jugement avec des peines non aménageables», a ajouté Frédéric Lagache. «Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, combien d'interpellés dont les faits d’agressions envers les forces de l'ordre ont été avérés sont allés en prison ?», a interrogé le syndicaliste, demandant «des peines plus sévères».
Enfin, le syndicat a réclamé que la «contravention pour port de cagoule lors d'une manifestation soit transformée en délit». «Lorsqu'on dit qu'il faut faire preuve de fermeté il faut que les intentions soient suivies de faits», selon Frédéric Lagache.
«Une réflexion est en cours pour réfléchir aux mesures qui permettraient de mieux encadrer les manifestations», a déclaré le 5 janvier sur BFMTV le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nunez. «Un certain nombre de réflexions sont en cours pour savoir s'il faut durcir les textes pour éviter ce genre de débordements et surtout qu'ils soient punis», a-t-il dit, évoquant «la mesure, éventuellement, d'avoir un fichier, d'avoir un durcissement de la législation pénale dans un certain nombre de circonstances».
Un syndicat policier s'oppose à ce type de fichier
Le syndicat Alternative Police CFDT a pour sa part fait savoir le 6 janvier dans un communiqué que «la création d'un nouveau fichier administratif des manifestants violents [était] inutile et contreproductive».
«Un fichier administratif seul ne servira à rien en dehors d’identifier des individus susceptibles d’être dangereux lors de manifestations mais sans aucune action coercitive possible avant un passage à l’acte», a estimé le syndicat.
Alternative a proposé une disposition «plus ferme» et «prise par la justice». «Seule une condamnation d’interdiction de participer à une manifestation, ou de pointer dans un commissariat préalablement à toute participation à un événement "sensible", apparaît comme la seule solution efficace», selon le communiqué.
Près de 50 000 personnes ont manifesté le 5 janvier à travers la France pour l'acte 8 de la mobilisation des Gilets jaunes, qui a parfois viré à l'affrontement entre manifestants et membres des forces de l'ordre.
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