Les propos sont percutants et risquent de jeter de l'huile sur le feu. A l'issue du premier Conseil des ministres 2019 tenu le 4 janvier, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a considéré que le mouvement des Gilets jaunes, «pour ceux qui restent encore mobilisés, est devenu le fait d'agitateurs qui veulent l'insurrection et, au fond, renverser le gouvernement». Il a déclaré que le gouvernement avait effectivement apporté «des réponses concrètes et rapides [...] sur le pouvoir d'achat», notamment à travers les annonces faites par Emmanuel Macron le 10 décembre.
En même temps, à la sortie du Conseil des ministres, Benjamin Griveaux s'est dit «prêt à discuter avec des gens sincères qui ne font pas d'instrumentalisation politique de la difficulté que connaissent nos concitoyens».
Benjamin Griveaux avait été interrogé sur le niveau de fermeté qu'il jugeait nécessaire à l'égard des Gilets jaunes, et sur le risque qu'elle ne radicalise le mouvement. «La loi, rien que la loi, toute la loi, et si certains ont des problèmes avec le respect de la loi, ce sont effectivement les personnes les plus radicalisées», a-t-il soutenu, évoquant «quelques-uns qui sont habitués des plateaux télés».
Benjamin Griveaux a en outre assuré au début de son point presse qu'Emmanuel Macron avait formulé «des vœux collectifs» lors du Conseil des ministres en reprenant «le triptyque qui a été le sien lors de ses vœux du 31 décembre à la nation avec les trois éléments : vérité, dignité et espoir». Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre a indiqué que le président de la République estimait que le gouvernement «avait pris le bon chemin». Benjamin Griveaux a ainsi martelé : «Nous devons sans doute aller plus loin dans le changement, être encore plus radicaux dans nos méthodes, dans nos manières de faire, dans notre style.»
«L'envie de changement nous a portés au pouvoir», a-t-il argumenté, en confessant que le pouvoir avait peut-être jusque-là «composé avec certains conservatismes».