France

Arrestation d'Eric Drouet : empêché de filmer, la colère de Rémy Buisine face à un policier (VIDEO)

Le journaliste Rémy Buisine, qui couvrait une manifestation de Gilets jaunes à Paris, a expliqué avoir été empêché de filmer l'interpellation d'Eric Drouet par la police. «C'est un scandale !», a-t-il commenté, furieux, auprès d'un policier.

Le journaliste de Brut, Rémy Buisine, qui était présent lors de l'arrestation du Gilet jaune Eric Drouet le 2 janvier à Paris, a expliqué n'avoir pas pu filmer l'intégralité de la séquence car un policier l'a «attrapé par le cou» et l'a maintenu contre un camion «pendant 30 secondes». L'homme s'indigne et invoque la «liberté de la presse».

Respectez les journalistes, respectez la liberté de la presse !

Dans une vidéo diffusée sur Twitter, le reporter, – qui s'est fait connaître avec ses longs live sur Périscope à l'époque du mouvement «Nuit Debout» – échange avec un membre des forces de l'ordre. «C'est un scandale ! J'étais en train de filmer, j'ai été pris par le cou», s'exclame le journaliste devant un CRS en lui précisant que «tout le monde est témoin». «Vous ne respectez pas la liberté de la presse monsieur ! C'est une honte !», poursuit Rémy Buisine à l'endroit de son interlocuteur, poursuivant : «Respectez les journalistes, respectez la liberté de la presse !»

J'étais en train de filmer l'arrestation d'Eric Drouet, et puis à un moment il y a un CRS qui m'a attrapé par le cou, qui m'a étranglé contre le camion

La séquence, filmée par le journaliste Clément Lanot, est visible sur cette vidéo à partir de 17:45.

Sur sa propre vidéo, on l'entend, juste avant que celle-ci ne se coupe brusquement, crier : «Eh, lâchez-moi !»

Le journaliste, titulaire d'une carte de presse, qui couvre de nombreuses manifestations par le biais de vidéos en continu sur Facebook, salarié de Brut, s'explique ensuite auprès d'une personne présente sur place. «J'étais en train de filmer l'arrestation d'Eric Drouet, et puis à un moment il y a un CRS qui m'a attrapé par le cou, qui m'a étranglé contre le camion», décrit Rémy Buisine. «Je pouvais respirer mais il m'a maintenu pendant 30 secondes pour que je ne puisse pas filmer ce qu'il se passait. C'est proprement scandaleux parce que je pense qu'en tant que journaliste, on doit pouvoir travailler convenablement», poursuit-il.

S'il dit «comprendre que les conditions sont difficiles pour tout le monde» et ne vouloir «jeter la pierre à personne», il estime que «ça n'est pas normal qu'une personne isolée comme ça empêche un journaliste de filmer». Rémy Buisine précise en outre qu'il s'est présenté «à plusieurs reprises auprès des forces de l'ordre».

Ce soir, on va pas faire une grosse action mais on veut choquer l'opinion publique

Les Gilets jaunes s'étaient réunis aux abords de la place de la Concorde à Paris, au pied des Champs-Elysées. Dans l'après-midi, Eric Drouet, l'une des figures des Gilets jaunes, avait appelé dans une vidéo sur Facebook à mener une «action» : «Ce soir, on va pas faire une grosse action mais on veut choquer l'opinion publique. Je sais pas s'il y en aura qui seront avec nous sur les "Champs" [...] On va tous y aller sans gilets».

Le 30 novembre, Rémy Buisine avait brièvement été appréhendé par les forces de l'ordre à Bruxelles, avant d'être relâché. Depuis le début du mouvement, les lives de Rémy Buisine font partie des sources d'information plébiscitées par les Gilets jaunes et leurs leaders médiatiques.

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