Une certaine idée de la France... et de l'Europe. Six jours seulement après sa prise de bec sur Twitter avec la sénatrice Esther Benbassa à l'origine d'un tollé qui l'a conduit à démissionner du parti présidentiel La République en marche (LREM), l'ex-député marcheur Joachim Son-Forget a décidé de franchir le pas et d'annoncer la création de son propre parti.
Celui qui il y a encore quelques jours était quasi-inconnu du grand public, et qui désormais inonde le web de tweets plus farfelus les uns que les autres, semble vouloir mettre à profit sa soudaine notoriété. Le parti «son-forgiste» en chantier devrait s'appeller «Je suis français (et européen)».
«Si vous êtes légion [...] on vous emmènera au bout de vos rêves», a commenté le député des Français de l'étranger à l'attention de ses «fans», qu'il surnomme la JSFARMY sur Twitter.
Une culture française qui va «de Diderot à Booba»
Question doctrine, l'élu dit continuer de soutenir Emmanuel Macron et donne quelques pistes au Point : «Mon parti va défendre l'exemplarité des élites [...] Nous défendrons aussi la réduction du train de vie de l'Etat, la baisse des dépenses publiques, une culture française qui va de Diderot à Booba, le tout mâtiné d'humour et d'impertinence qui ont longtemps fait la fierté de la France.»
Pour ce qui est de la base militante escomptée, le médecin radiologue et claveciniste, qui a gagné près de 35 000 abonnés sur Twitter en moins d'une semaine, les décrit en ces termes : une «armée de jeunes geeks pro-européens et assez souverainistes, très ancrés dans leur génération».
Quant aux prochaines échéances électorales, à savoir les élections européennes de 2019, le député confie à l’hebdomadaire qu'il prévoit une liste «comme tout le monde, à base de copains, parce que c'est bien connu, les listes européennes, ça ne se fait qu'entre potes».
Joachim Son-Forget avait provoqué un tollé en tweetant le 23 décembre à l'adresse de la sénatrice Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) Esther Benbassa : «Avec le pot de maquillage que vous vous mettez sur la tête, vous incarnez plus que jamais ce que vous tentez maladroitement de caricaturer». Face à ces propos jugés sexistes, le bureau du groupe LREM à l'Assemblée nationale devait étudier le cas de Joachim Son-Forget le 14 janvier en vue d'éventuelles sanctions ; prenant les devants, le député a présenté sa démission de la formation macronienne le 29 décembre.