Le coup de gueule du journaliste et homme politique communiste Patrick Le Hyaric, en direct sur LCI le 23 décembre au lendemain de l'acte 6 de la mobilisation des Gilets jaunes, a connu un certain succès sur les réseaux sociaux. Moins de 24 heures après sa publication sur Facebook, un extrait de son intervention, dans lequel l'eurodéputé du Parti communiste français (PCF) et directeur du groupe L'Humanité critique le traitement de la mobilisation par la chaîne d'information en continu, avait déjà été partagé près de 60 000 fois et vu plus de 900 000 fois.
Ça ne reflète pas du tout ce qui est en train de se passer dans le pays
Manifestement agacé par la diffusion sur LCI d'un «documentaire d'une demi-heure», qu'il trouvait trop axé sur les violences commises par les Gilets jaunes à l'encontre des forces de l'ordre, le communiste a dénoncé en direct un «parti pris éditorial» de la chaîne, destiné selon lui à «faire éteindre le mouvement». «Ça ne reflète pas du tout ce qui est en train de se passer dans le pays », explique le directeur du groupe L'Humanité, faisant valoir que de nombreux «ronds-points» bloqués pacifiquement. Des ronds-points que l'«on a vus dans le reportage», objecte son interlocutrice de LCI, Valentine Desjeunes. «Très peu», réplique Patrick Le Hyaric, dans cette première passe d'armes.
Un «débat d'entonnoir» ?
Relancé sur la question de la violence par Valentine Desjeunes, Patrick Le Hyaric explique qu'elle se trouve «des deux côtés» lors des manifestations des Gilets jaunes. Plus tard, alors que la présentatrice lui fait remarquer que les «images [des violences des Gilets jaunes] existent», l'eurodéputé communiste dénonce un «débat d'entonnoir», centré sur cette seule dimension des mobilisations.
«Moi je n'ai jamais agressé un policier de ma vie et je ne le ferai jamais et je ne dis pas que c'est une bonne méthode de lutte que d'agresser quelque policier que ce soit», tient-il à préciser, tout en disant souhaiter un «débat contradictoire» sur le sujet.
Car pour le directeur du groupe L'Humanité, les Gilets jaunes sont avant tout un mouvement qui «réclame son dû», devant les «milliards» échappant à l'Etat par «l'évasion fiscale» ou allant dans la «rémunération des actionnaires» pendant que «le petit peuple [...] souffre».
Après son passage chez LCI, l'élu européen a déclaré avoir eu «la surprise de constater que les sujets de l’émission [à laquelle il avait été invité] avaient été modifiés et que l’unique axe du débat serait "la violence"», axe utilisé selon lui depuis des semaines «pour délégitimer le mouvement et tenter de l’éteindre». «J’ai été sorti du plateau à la première publicité», a-t-il en outre assuré.