Edouard Philippe se chouardise-t-il ? Lors d'un point presse le 21 décembre à Saint-Yrieix (Haute-Vienne), le Premier ministre a défini les contours du «Grand débat national» qu'il juge «original car [n'ayant] pas de précédent», avec notamment la mise en place du tirage au sort, concept politique porté depuis plusieurs années par le militant Etienne Chouard. Ce «Grand débat national» devrait se tenir de mi-janvier jusqu'au 1er mars.
Souhaitant que celui-ci se passe «dans des conditions de neutralité évidente», Edouard Philippe a prévenu qu'il ne s'agirait «pas d'un débat pour ou contre le gouvernement». Il a toutefois souhaité que «tous les Français, [que ce soit] ceux qui ont l'habitude de participer au processus politique mais aussi [...] ceux qui se sont rassemblés sur les ronds-points, [et] ont enfilé un gilet jaune, de dire ce qu'ils souhaitent ou ce qu'ils ne souhaitent pas, s'agissant des grands sujets qui feront l'objet du débat : la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté, la [...] fiscalité et la question de l'organisation de l'Etat».
Pour l'organisation de ce débat, Edouard Philippe veut placer les maires au centre du dispositif, peut-être pour écarter les nombreuses critiques, depuis le début du quinquennat, des élus ruraux, régulièrement sentis méprisés ou oubliés par le gouvernement. «Ce sont les élus qui sont le plus au contact de nos concitoyens» a ainsi justifié le chef du gouvernement qui a d'ailleurs précisé que le débat ne devait pas simplement se concentrer à Paris ou «dans les capitales régionales».
«Les maires qui le souhaiteront pourront participer à l'organisation de ce débat et nous leur confieront un certain nombre d'instruments documentaires [notamment] pour faire remonter les résultats de ces débats afin que tout ce qui sera dit soit pris en compte par le gouvernement», a poursuivi Edouard Philippe.
«Afin d'être innovant», Edouard Philippe a énoncé, en complément de ces réunion, la mise en place d'une «sélection de conférences qui, dans chacune des régions, pourront réunir une centaine de citoyens français tirés au sort qui seront amenés à discuter des résultats de ce débat et à participer». Ces derniers jours le gouvernement a affirmé que les doléances feront l'objet de synthèses qui seront ensuite traduites en «des mesures concrètes».
A la tête de la Commission nationale du débat public, en charge de la coordination du dispositif, Chantal Jouanno, centriste et ancien ministre des Sports sous Nicolas Sarkozy, a d'ores et déjà assuré que tout était «prêt».
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