Eclipsée par les Gilets jaunes, la CGT essaie de reprendre l'ascendant dans la rue

- Avec AFP

Eclipsée par les Gilets jaunes, la CGT essaie de reprendre l'ascendant dans la rue© Christophe ARCHAMBAULT Source: AFP
Philippe Martinez à Paris le 14 décembre
Suivez RT en français surTelegram

Déboussolée par le mouvement des Gilets jaunes, qui a obtenu des concessions de l'exécutif, la CGT bat le pavé le 14 décembre pour réclamer des hausses de salaires et essayer de se faire entendre.

«Les mobilisations ne s'opposent pas. C'est bien qu'il y ait des actions collectives, des "gilets jaunes", "gilets rouges", "gilets bleus", peu importe. Maintenant, il faut que ces actions puissent converger», s'est exclamé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, juste avant de manifester à Paris, de la place de la République à celle de la Nation.

Solidaires et la FSU, premier syndicat dans l'Education nationale, participent au mouvement, ainsi que les étudiants de l'Unef et les lycéens de l'UNL. Des unions départementales de FO sont également présentes dans les cortèges.

Mot d'ordre du jour : «Tous mobilisés pour le libre accès à l'éducation, l'emploi, les salaires, les services publics, la retraite par répartition».

A Rennes, près de 400 personnes ont défilé sans incident dans le froid et sous un grand soleil, dont des enseignants, des pompiers-secouristes, des personnels des hôpitaux, a constaté un journaliste de l'AFP. Ils étaient quelque 500 (selon la préfecture) au Puy-en-Velay, le cortège mêlant salariés et syndicalistes (notamment de Michelin et de la SNCF), enseignants, lycéens et quelques rares Gilets jaunes. A Grenoble, 1 400 personnes ont manifesté (selon la préfecture), de même qu'à Saint-Etienne.

Les lycéens étaient nombreux partout, affichant des banderoles comme «Sélection, piège à cons» ou «Notre plus beau patrimoine, c'est notre jeunesse». A Paris, des dizaines d'entre eux se sont agenouillés mains sur la tête, en écho aux interpellations de Mantes-la-Jolie la semaine précédente, avec une pancarte : «Alors les CRS, ça gaz ?»

La CGT critique aussi les annonces d'Emmanuel Macron, notamment la hausse de la rémunération des salariés au Smic sans mettre à contribution les entreprises. «Nous allons de nouveau interpeller le président de la République et le Premier ministre pour que des négociations s'ouvrent sur l'augmentation du Smic», a déclaré Philippe Martinez, dont le syndicat réclame un salaire minimum à 1 800 euros brut (contre près de 1 500 actuellement).

Les Gilets jaunes mettent du plomb dans l'aile des syndicats

«Il est évident que l'avenir est sombre pour les organisations syndicales car les Gilets jaunes ont fait la démonstration que, par des mobilisations horizontales via les réseaux sociaux, il est possible de parvenir à créer des dynamiques ou des rapports de force qu'elles-mêmes n'arrivent plus à créer», expliquait récemment à l'AFP Stéphane Sirot, spécialiste du syndicalisme.

Seul Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui a par ailleurs détrôné cette semaine la CGT comme premier syndicat tous secteurs confondus après les élections dans la fonction publique, a essayé de se placer dans le jeu gouvernemental depuis le début.

La stratégie de la CGT est quant à elle difficilement lisible : la centrale de Montreuil paraît dépassée par un mouvement social inédit qui compte à certains endroits des militants CGT dans ses rangs quand, ailleurs, la discussion est impossible.

«La majorité des Gilets jaunes n'ont jamais croisé de syndicats, donc ils sont très réservés, donc on essaie d'aller au devant», a reconnu Philippe Martinez, disant partager leur colère. 

En interne, plusieurs fédérations ont souhaité que des «discussions puissent se tenir partout» avec les Gilets jaunes pour que «chacun contribue dans son domaine à développer le rapport de force». «La CGT ne peut pas détourner le regard de cette colère sociale», ont écrit plusieurs dizaines de ses militants, dont l'ancien délégué des «Conti» Xavier Mathieu, dans une «lettre ouverte» relayée par le quotidien Libération.

Le 1er décembre, alors que le mouvement des Gilets jaunes avait démarré depuis deux semaines, la CGT a rassemblé 2 100 personnes selon la police - 15 000 de source syndicale - pour une journée traditionnelle de mobilisation en faveur des précaires et des chômeurs. 

Lire aussi : Acte V des Gilets jaunes : un «clonage» du dispositif policier précédent est-il souhaitable ?

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix