France

L'auteur de l'appel à la «purge» d'Halloween condamné à quatre mois de prison avec sursis

Le tribunal correctionnel de Grenoble a condamné ce 10 décembre à 4 mois de prison avec sursis assorti de 70 heures de travaux d’intérêt général le jeune homme qui avait lancé des appels à la «purge» de policiers, le soir d'Halloween.

L'étudiant de 19 ans qui avait appelé fin octobre à une «purge» pour la soirée d'Halloween a été condamné ce 10 décembre par le tribunal correctionnel de Grenoble à quatre mois de prison avec sursis et 70 heures de travail d'intérêt général.

Le jeune homme a été reconnu coupable de «provocation non suivie d'effet au crime ou au délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique». Sa peine est conforme aux réquisitions du procureur Boris Duffau, prononcées lors de l'audience du 28 novembre.

Fin octobre, sur le réseau social Snapchat, l'étudiant avait appelé à la «purge» dans les rues de Grenoble, à l'occasion d'Halloween. Voyant sa «mauvaise blague» devenue si virale que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait annoncé le dépôt d'une plainte contre lui, le jeune homme avait diffusé un démenti, toujours sur les réseaux sociaux. «Je savais que j'allais gagner des abonnés mais de là à impacter le public, je ne pensais pas du tout», avait admis à la barre l'étudiant. 

«On peut rire de tout, mais tout dépend avec qui», avait rappelé dans son réquisitoire Boris Duffau, au jeune homme qui pensait que «les gens avaient les mêmes références cinématographiques» que lui. C'est-à-dire le film «American Nightmare [The Purge]» de James de Monaco, dans lequel les citoyens ont l'autorisation pendant une nuit de régler leurs comptes par l'usage de la violence. «Comment comprendre qu'il s'agit d'humour ? Ceux qui n'ont pas les clés de lecture cinématographiques, que vont-ils en faire ?», avait interrogé le procureur, considérant qu'il manquait à cette «mauvaise blague» le «contexte».

«Qu'il ait voulu susciter un intérêt médiatique, faire du bien à son ego, peut-être, sans doute, mais il n'y a pas de volonté de provoquer la violence !», avait plaidé en réponse le conseil de l'étudiant maître Ronald Gallo, qui demandait la relaxe. «Ces règles sont issues nettement d'un film, c'est ce réalisateur qu'il faut poursuivre madame la Présidente !», avait lancé l'avocat, pour qui son client s'adressait «à ses abonnés, à ceux qui savent» à quoi il était fait référence.

En tout état de cause, des violences ont éclaté dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2018, comme l'année précédente, dans plusieurs villes de France. Un bilan fourni à la mi-journée du 1er novembre par le ministère de l'Intérieur faisait état de 116 interpellations.

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