France

Gilets jaunes : Macron s'exprimera après le 8 décembre pour ne «pas mettre d'huile sur le feu»

Emmanuel Macron s'adressera aux Français sur la crise des Gilets jaunes mais seulement après le rassemblement du 8 décembre, le chef de l'Etat ne souhaitant «pas mettre d'huile sur le feu», selon le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand.

La tension et l'angoisse sont maximales au sommet de l'Etat à l'approche de l'acte IV de la mobilisation de Gilets jaunes, le gouvernement craignant une nouvelle flambée de violences et la radicalisation du mouvement.

«Lucide sur le contexte et la situation», le président Macron a préféré ne pas s'exprimer avant le rassemblement du 8 décembre afin de ne «pas mettre d'huile sur le feu», a assuré le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand à l'AFP. Discret depuis le début la crise, le chef d'Etat avait été appelé à prendre la parole par des manifestants ainsi que par plusieurs dirigeants de l'opposition, à l'image du président des Républicains Laurent Wauquiez.

La stratégie adoptée par Emmanuel Macron, cible numéro un des Gilets jaunes, fait notamment suite aux «remontées inquiétantes» rapportées par plusieurs responsables de la majorité. Des élus et leurs familles auraient été intimidés, et des proches collaborateurs du président auraient reçu des menaces de mort jusque sur leur téléphone, selon l'AFP. «Si je ne me fais pas casser la gueule d'ici la fin du mandat, je considère que j'aurai de la chance. Je me dis que ça va arriver, dans ce climat violent, d'hystérisation», a ainsi confié une députée LREM.

Dispositif exceptionnel des forces de l'ordre

Les concessions du gouvernement, qui a définitivement abandonné, après 24 heures d'extrême confusion, toute augmentation de la taxe carbone sur les carburants en 2019, semblent n'avoir eu aucun effet. Si ce n'est d'avoir fragilisé le Premier ministre Edouard Philippe, en première ligne depuis quelques jours et qui défendait une simple suspension de la hausse, avant d'être brutalement désavoué par l'Elysée.

Pour tenter d'éviter les scènes de guérilla urbaine qui ont fait le tour du monde le 1er décembre, un dispositif exceptionnel de 89 000 membres des forces de l'ordre, dont 8 000 à Paris, sera déployé sur tout le territoire, notamment sous l'Arc de Triomphe. Pour la première fois depuis les émeutes des banlieues en 2005, le ministère de l'Intérieur a même décidé d'engager des engins blindés de transport de troupes de la gendarmerie.

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