Dans un document d’une cinquantaine de pages intitulé Livret tricolore sur les Islam(s) de France, le député Les Républicains (LR) Julien Aubertémet une série de dix-huit mesures concernant les citoyens de confession musulmane et l'identité nationale, comme le rapporte Le Parisien, ce 15 novembre. Il dit assumer «des propositions volontairement fortes».
Port du voile : «Refuser de l’enlever devant une autorité, c’est une démarche politique»
«La philosophie, c’est de dire aux musulmans, vous devez d’abord être des citoyens français», explique notamment le président du mouvement Oser la France. Parmi elles, figure l’interdiction du voile dans les universités et dans les administrations. «Certaines le portent pour de simples raisons culturelles, mais d’autres sont des militantes qui utilisent le voile comme un cheval de Troie pour combattre les idéaux de la République», assure-t-il avant de poursuivre : «Refuser de l’enlever devant une autorité, c’est une démarche politique.»
Par ailleurs, toujours sur cette problématique, le parlementaire propose d’entamer une réflexion sur une interdiction du voile aux mineurs au motif qu’il entraînerait une carence de vitamines D. Pour appuyer ses dires, il met en exergue les résultats d'une étude jordanienne consacrée à ce sujet.
Suppression de la double nationalité et retour des crèches de noël
Idée défendue depuis longtemps par le Rassemblement national (ex-Front national), la suppression de la double nationalité fait également partie de l’une des propositions citées dans son livre. Le député du Vaucluse propose néanmoins de ne pas appliquer cette mesure aux individus détenteurs d’une nationalité d’un pays francophone ou de l’Union européenne. Par ailleurs, il souhaite que toute personne se voyant octroyer un titre de séjour, signe un texte mentionnant la supériorité de la loi française.
Il suggère en outre une réécriture de l’article premier de la Constitution afin de redéfinir la notion d’égalité entre les citoyens. Pour lui, elle ne peut s’appliquer sans distinction d’origine ou de religion que «dans la limite de la préservation [du] propre patrimoine matériel et immatériel [de la nation]». Cette retouche constitutionnelle pourrait selon lui de faciliter l’installation de crèches dans les lieux publics.
La question de la présence de crèches dans les mairies avait suscité un vif débat au sein de la scène politique fin de 2017. En décembre, malgré le verdict du tribunal administratif de Lyon, lui interdisant d'installer une crèche de Noël dans son Hôtel de région, le patron des républicains Laurent Wauquiez avait y fait dresser une crèche géante de 14m². «Notre approche est équilibrée. Nous proposons par exemple un financement public pour les mises aux normes des mosquées. Mais la défense du lien national ne doit pas être réservée à l’extrême droite», justifie Julien Aubert.
Chaque nouveau naturalisé doit choisir un prénom français
Enfin, parmi les propositions qui risquent de ne pas passer inaperçues : l’obligation pour tout individu naturalisé français de choisir un prénom français. Une préconisation qui n’est pas sans rappeler la polémique suscitée par Eric Zemmour. Le 18 septembre, sur le plateau de l'émission Les Terriens du dimanche sur C8, l’essayiste avait prôné l’obligation pour chaque parent de donner à leurs enfants, un nom du calendrier afin de favoriser, entre autre, l’intégration.
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