La tweet virulent de Donald Trump, qui avait qualifié le 9 novembre d'«insultant» le projet de création d'une armée européenne formulé par le président français, n'est pas resté sans réponse. Emmanuel Macron, qui a reçu son homologue américain avec force démonstrations d'affection, a tout de même lancé une petite pique visant les méthodes de communication impulsives du président américain.
«Je préfère toujours avoir une discussion directe ou répondre aux questions plutôt que de faire ma diplomatie par des tweets», a répondu Emmanuel Macron, le 10 novembre, à CNN.
«Le tweet de Donald Trump était-il une erreur ?», lui a demandé le journaliste. «Je ne sais pas. Je ne suis pas la personne qui contrôle ses tweets», a réagi le président français qui a néanmoins assuré avoir «beaucoup échangé» avec Donald Trump, le 10 novembre, à l'Elysée. «Il est en faveur d'un meilleur partage du fardeau au sein de l'OTAN», a-t-il expliqué. «Je suis d'accord avec lui mais pour cela, nous avons tous besoin de plus d'Europe. Je ne souhaite pas voir les pays européens augmenter leurs budgets de défense afin d'acheter des armes ou du matériel américain. Si nous augmentons notre budget, c'est pour renforcer notre autonomie», a-t-il poursuivi.
Alors qu'il évoquait son idée de création d'une armée européenne, Emmanuel Macron avait mentionné la décision américaine de se retirer du traité INF de désarmement nucléaire datant des années 80. «Qui est la victime principale de cette situation ?», s'était-il interrogé, avant de répondre : «L'Europe et sa sécurité.»
Donald Trump, qui a visiblement peu apprécié que son pays puisse être considéré comme une menace par un de ses alliés, en a profité pour réitérer un de ses leitmotivs depuis sa prise de fonction. Mettant dans la balance l'engagement de son pays au sein de l'Alliance atlantique, le président américain s'efforce en effet de pousser ses alliés de l'OTAN, et notamment l'Allemagne, à «payer plus et plus rapidement».
«Le président Macron vient de suggérer que l'Europe construise sa propre armée pour se protéger contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie», a écrit le chef d'Etat américain le 9 novembre, alors que son avion présidentiel, Air Force One, atterrissait à l'aéroport international d'Orly, près de Paris. «Très insultant mais peut-être que l'Europe devrait d'abord payer sa part à l'OTAN que les Etats-Unis subventionnent largement !», a ajouté le président américain.