France

Des juges d'instruction enquêteront sur la France insoumise, Mélenchon soulagé

Les deux enquêtes visant les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017 et les assistants d'eurodéputés insoumis ont été confiées à des juges d'instruction. Le député se réjouit de «sortir des griffes de l'arbitraire».

Jean-Luc Mélenchon a salué dans un tweet, le 9 novembre, l'ouverture de deux informations judiciaires en lien avec ses comptes de campagne pour la présidentielle et les assistants d'eurodéputés de la France insoumise (LFI) : «Enfin nous revenons à la normale judiciaire. Un juge d'instruction est désigné. Nous sortons des griffes de l'arbitraire dans lequel sont abandonnées 97 % des procédures qui passent directement de l'enquête préliminaire au tribunal.»

Ces deux enquêtes visent ainsi les comptes de campagne du député des Bouches-du-Rhône pour la présidentielle de 2017 et les assistants d'eurodéputés de la France insoumise. Les avocats de LFI avaient réclamé le 25 octobre le dessaisissement du parquet de Paris au profit d'un juge d'instruction pour poursuivre ces enquêtes, critiquant l'action du parquet après des perquisitions tendues au siège du parti LFI et aux domiciles de Jean-Luc Mélenchon ou de collaborateurs parlementaires.

Le chef de file des Insoumis avait par ailleurs qualifié l'opération de «politique».

Deux informations judiciaires ont ainsi été ouvertes contre X. Dans son communiqué, le parquet a expliqué avoir pris cette décision «au vu des éléments d'ores et déjà rassemblés et de la complexité des investigations qui restent à réaliser.»

La première porte sur ses comptes de campagne lors de la présidentielle de 2017. Elle a été lancée après deux signalements à la justice : l'un de François Logerot, président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), l'autre, de la cellule française de renseignement financier Tracfin. Jean-Guy de Chalvron est l'acteur central de cette deuxième enquête, celui-ci ayant démissionné de l'instance après avoir établi «de nombreuses divergences de fond» avec la CNCCFP en janvier 2018. Il avait été en effet chargé d'éplucher les factures de Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle de 2017.

Le leader insoumis est également visé par une enquête sur de présumés emplois fictifs d'assistants parlementaires européens, ouverte après les signalements de l'ex-eurodéputée Front national (FN) Sophie Montel en juin 2017. Jugeant la «dénonciation calomnieuse», Jean-Luc Mélenchon s'était étonné lors d'un point presse le 19 octobre d'être le seul pris pour cible, alors que «Madame Montel a dénoncé 17 autres personnes».

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