France

Tweet jugé antisémite : relaxe requise pour Gérard Filoche

Le 10 octobre, le parquet de Paris a requis la relaxe pour Gérard Filoche, mis au ban du PS après avoir diffusé par manque de vigilance, selon lui, un montage jugé antisémite. Il a réitéré ses excuses.

Le parquet de Paris a demandé le 10 octobre la relaxe de Gérard Filoche, jugé pour un tweet représentant Emmanuel Macron avec un brassard nazi, sur lequel un dollar remplace la swastika, aux côtés de Jacques Attali, Patrick Drahi et Jacob Rothschild. Derrière ceux-ci apparaissaient un drapeau israélien, un drapeau américain et des billets de banque. La publication de cette image sur le compte Twitter de Gérard Filoche lui avait valu d'être mis au ban du Parti socialiste en novembre 2017.

Poursuivi pour provocation publique à la haine ou à la violence, l'ancien représentant de l'aile gauche du PS a plaidé un manque de «vigilance» et mis en avant une «vie entière» tournée vers l'antiracisme.

Pour la procureure, si Gérard Filoche a commis une «inconséquence grave» en tweetant ce montage qualifié d'antisémite, un doute subsiste sur son «intention» de commettre ce délit, ce qui l'empêche de requérir sa condamnation. Elle s'est donc prononcée, en creux, pour sa relaxe.

Le photomontage diffusé par Gérard Filoche le 17 novembre 2017 avait été diffusé pour la première fois en février de la même année sur le site Egalité et réconciliation du polémiste Alain Soral.

Alerté par son fils, Gérard Filoche avait retiré son tweet 40 minutes après l'avoir posté. Mais les condamnations de la classe politique avaient été unanimes, le PS avait annoncé son exclusion et le parquet avait ouvert une enquête.

A la barre, l'ancien trotskiste, l'un des militants fondateurs de SOS Racisme, a expliqué avoir partagé le montage sans prêter attention au second plan, sans quoi il ne l'aurait «pas envoyé». «Je n'ai pas été vigilant», a-t-il assuré, décrivant un photomontage «stupide, complotiste et antisémite» et rappelant ses excuses.

Le jugement est attendu le 12 décembre.

Jugé pour la même publication, Alain Soral avait été relaxé en mars. Le parquet ayant fait appel, il sera rejugé l'an prochain.

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