La CGT et FO ont marché main dans la main, avec Solidaires, l'Unef, la FIDL et l'UNL le 9 octobre pour protester contre la «destruction du modèle social». Dans la capitale, entre 11 500 (selon la préfecture de police) et 50 000 personnes (selon la CGT) se sont rassemblées à partir de 14h.
Une centaine de manifestations se sont déroulées sur le territoire, répondant à cet appel interprofessionnel. Dans de multiples villes, des manifestants ont défilé comme à Lyon, Quimper ou Rennes. La CGT a évoqué le chiffre d'environ 300 000 manifestants dans toute la France.
Les protestataires ont aussi organisé des blocages comme à Besançon, où du personnel médical hospitalier a bloqué les voies du tramway.
Plusieurs charges en début de cortège à Paris
Vers 15h, les premières échauffourées se sont produites à Paris. Plusieurs charges ont eu lieu boulevard Raspail dans le XIVe arrondissement, à la suite de l'arrivée massive de forces antiémeute et de CRS. Le cortège en tête de manifestation, où s'étaient logés une centaines de personnes encagoulées, a été contraint de reculer à la suite des charges. Des jets de pierres ont visé les forces de l'ordre. Les affrontements ont fait au moins un blessé à la tête, selon des images du caméraman de l'agence vidéo Ruptly. La police a procédé a plusieurs interpellations.
A Rennes également, les forces de l'ordre ont affronté les manifestants.
«Exprimer le refus de cette politique»
Dans un communiqué, l'intersyndicale avait dénoncé : «En une décennie, les 10 plus riches fortunes françaises ont vu leur patrimoine quadrupler alors qu'il faut six générations à une famille pauvre pour atteindre le revenu moyen.» Et de préciser : «Les annonces gouvernementales et les contre-réformes successives ne font qu'amplifier le creusement de ces inégalités.» Le mouvement accuse le gouvernement d'être «au service exclusif des intérêts patronaux» et appelle en conséquence les manifestants à «exprimer le refus de cette politique détruisant brique par brique [le] modèle social [français]».
Comme lors de la manifestation relativement peu suivie du 28 juin, les syndicats se sont montrés divisés ce 9 octobre. La FSU, traditionnellement alliée à la CGT, n'a pas appelé à manifester, ni la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC. Les élections professionnelles de la fonction publique, prévues en fin d'année, pourraient avoir eu raison d'un front social commun.