France

«Absolument illégitime», Jean-Luc Mélenchon brocarde la future réforme constitutionnelle

Alors que le président a repoussé sa future réforme constitutionnelle à janvier, Jean-Luc Mélenchon a vertement critiqué celle-ci. Critiquant l'actuelle Constitution, il assure malgré tout que «le peuple n'a pas demandé» la réforme d'Emmanuel Macron.

Si Jean-Luc Mélenchon a toujours défendu avec vigueur la VIe République avec, pour point de départ, la création d'une Assemblée constituante, il a vigoureusement ciblé la réforme constitutionnelle souhaitée par Emmanuel Macron, repoussée au mois de janvier. Il a ainsi fait état de sa colère durant une conférence à l'Assemblée nationale le 4 octobre, à l'occasion du soixantième anniversaire de la Ve République.

Jean-Luc Mélenchon a d'abord formulé une critique sur l'actuelle Constitution, débutée en 1958 selon lui «pour répondre à une crise», la guerre d'Algérie. «Le résultat, par bien des aspects, ressemble à un putsch», a-t-il poursuivi en analysant l'arrivée au pouvoir du Général de Gaulle.

«Il y a eu 24 révisions de la Constitution depuis 1958», a-t-il également argumenté pour faire valoir, «qu' il [n'était] donc pas vrai qu'il y ait eu une stabilité institutionnelle».

Il constate en outre que «la pratique de Monsieur Macron a aggravé tous les traits de la Ve république» en prenant pour exemple «la manie à considérer le Premier ministre comme un collaborateur».

Après sa diatribe sur les défauts de la Ve, le leader de La France insoumise (LFI) s'en est pris au projet de réforme constitutionnelle souhaité par le gouvernement. Elle vise notamment à faire baisser de 30% le nombre de parlementaires et horripile l'ex-candidat à la présidentielle. «Aujourd'hui, ceux qui pensent qu'on a le moins besoin de députés et d'Assemblée, ce n'est pas l'extrême droite : ce sont les libéraux», a-t-il de fait pointé du doigt, en accusant les macroniens.

«Qu'il s'agisse de la réduction des droits du Parlement, de la loi à la carte, ou des territoires qui aspirent à davantage d'autonomie comme la Corse, il n'y a pas de réponse, seulement des injonctions», a par ailleurs critiqué le chef de file de LFI. Il a d'ailleurs jugé que cette réforme  avait «un caractère absolument illégitime».

«Elle n'est générée par aucun besoin particulier exprimé dans la société, le peuple ne l'a pas demandée», a-t-il énergétiquement reproché. «On ne sait pas [...] en quoi elle répond aux questions les plus brûlantes posées à l'unité et l'indivisibilité de la patrie», a-t-il ajouté.

Durant son discours, Jean-Luc Mélenchon n'a pu s'empêcher de considérer les différents couacs, que ce soit l'affaire Benalla ou le départ précipité de Gérard Collomb du ministère de l'Intérieur, comme des dérives de la Ve : «L'exercice du pouvoir de Macron ressemble à une série Netflix quand il réapparait après 5 jours pour s'exprimer sur l'affaire Benalla aux côtés des ministres et des députés de sa majorité.»

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