France

Un Français sur deux estime que le mouvement #Metoo n'a rien changé

Selon un sondage, la moitié des Français pense que le mouvement #MeToo n'a pas eu d'impact, et 70% qu'il n'a pas amélioré la lutte contre les violences faites aux femmes. L'action de l'Etat dans le domaine a par ailleurs été jugée insatisfaisante.

Selon une enquête d’opinion menée en ligne par Harris Interactive pour le site RTL Girls le 25 et 26 septembre, 70% des 1826 Français interrogés estiment que le mouvement viral #MeToo qui fête son premier anniversaire cette semaine n’a pas eu d’effets sur la lutte contre les violences subies par les femmes. Et plus d'un Français sur deux, soit 53% de l’échantillon, estime qu'il n'a eu aucune conséquence, positive ou négative.

Un regard plutôt positif sur #MeToo, plutôt négatif sur les actions de l'Etat

32% des Français estiment en effet que cette vague de témoignages d'abus partagés par les femmes sur les réseaux sociaux a eu des conséquences plutôt positives. Le sondage illustre en revanche un scepticisme vis-à-vis des actions entreprises par le gouvernement. Le président Emmanuel Macron avait pourtant fait des violences faites aux femmes la grande cause de son quinquennat. Mais les sondés incriminent le gouvernement dont l'action est jugée insuffisante pour six personnes sur 10. Les femmes en particulier ne sont que 33% à estimer que l’Etat français a correctement lutté contre les violences faites aux femmes.

Parmi les mesures à prendre, 91 % des Français interrogés jugent prioritaires de développer des lieux d’accueil et d’hébergement pour les femmes abusées et de rendre le 3919, numéro d’urgence pour les victimes de violences, accessible sept jours sur sept et 24h sur 24 ; il l'est actuellement de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h les samedi, dimanche et jours fériés. 

On ne peut pas changer en un an des comportements qui sont ancrés depuis des générations

Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, invitée d’Elisabeth Martichoux sur RTL le 1er octobre, a défendu sa politique et répondu aux résultats du sondage. Selon elle, «même si la force de #MeToo est incontestable, on ne peut pas changer en un an des comportements qui sont ancrés depuis des générations». Elle a rappelé les déclarations d’Emmanuel Macron, au moment du lancement de la grande cause nationale du quinquennat, qui avait estimé que toute la société était malade du sexisme. Une manière de se dédouaner à bon compte si les résultats tardent à venir ? Dans l’attente de «guérir» cette maladie, elle a expliqué que pas un centime n’avait été retiré aux associations d’aide aux femmes victimes de violences. Elle a aussi argué qu’il n’était pas pertinent d’ouvrir le numéro d’urgence 3919 24h sur 24.

Le mouvement #MeToo, qui incitait les femmes à témoigner d'abus sexuels ou sexistes est né en octobre 2017 dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein, le producteur hollywoodien accusé de viols ou d’agressions sexuelles sur de nombreuses femmes. 

Lire aussi : Projet de loi Schiappa : va-t-on vraiment verbaliser les regards appuyés et les sifflements ?