«Le journal de l’Elysée», le compte Twitter qui hérisse le poil de certains élus LREM (VIDEO)
Accusé de propager des fake news, un compte ouvertement parodique est dans le collimateur de plusieurs députés LREM qui souhaitent sa suppression de Twitter. Interrogé par RT France, son fondateur se défend de désinformer l'opinion publique.
«Compte malhonnête», «officine partisane» ou encore diffuseur de «fake news». Le compte Twitter Le journal de l’Elysée n’est pas près de trouver grâce auprès de certains élus La République en marche (LREM). Au cours de ces derniers jours, nombre d’entre eux ont exprimé leur indignation face aux publications parodiques dont ils ont parfois fait l’objet.
«Depuis des semaines, un compte prétendument parodique inonde Twitter faisant croire à des déclarations que des membres d'En marche auraient prononcées. Avec captures d'écran de médias à l'appui... Ces tweets circulent, polluent, et nous prêtent des propos mensongers. Stop», s'indigne ainsi la député des Yvelines Aurore Bergé, à la tête de la fronde.
Assez des fake news qui abîment la parole politique et le débat public
Depuis des semaines, un compte prétendument parodique inonde Twitter faisant croire à des déclarations que des membres de @enmarchefr auraient prononcées. Avec captures d'écran de médias à l'appui...
— Aurore Bergé (@auroreberge) 21 septembre 2018
Ces tweets circulent, polluent, et nous prêtent des propos mensongers. Stop. pic.twitter.com/e9qDzsWsED
«Assez des fake news qui abîment la parole politique et le débat public, en particulier sur nos aînés», s'est de son côté insurgée la députée de l’Essonne Amélie de Montchalin, dont l'une des déclarations a été parodiée.
Assez des #fakenews qui abiment la parole politique et le débat public, en particulier sur nos aînés. A @JournalElysee : qui que vous soyez, officine partisane ou comique du dimanche, merci de supprimer ce tweet qui n’a rien de la parodie et tout du mensonge. @LaREM_ANhttps://t.co/nX9LLgk7Wj
— Amélie de Montchalin (@AdeMontchalin) 21 septembre 2018
La description du compte incriminé est pourtant sans ambiguïté. «Compte TRÈS parodique», peut-on clairement lire sur la page Twitter. N'est-ce pas plutôt le succès des publications au caractère humoristique qui irrite en réalité les principaux concernés ?
Des appels «inquiétants» à la censure ?
Interrogé par RT France, le fondateur du Journal de l'Elysée – qui souhaite garder l’anonymat – se défend de surfer sur la vague de la désinformation : «Je trouve ces accusations grotesques. Il est clairement indiqué dans mon pseudonyme ainsi que dans ma biographique que c’est un compte parodique […] Ces accusations viennent surtout de députés qui n’ont pas le sens de l’humour ainsi que de certains de leurs partisans.»
Estimant que «personne n'a le monopole de l’humour», il juge «inquiétants» les appels de certains élus LREM à la suppression de son compte et déclare : «On peut aimer ou ne pas aimer une forme d’humour mais on ne peut pas l’interdire.»
Ce n’est pas la première fois que la question de la censure des sites parodiques anime les débats, notamment sur les réseaux sociaux. Le 22 juillet dernier, le site satirique belge Nordpresse avait expliqué dans un communiqué avoir reçu des centaines de messages de la part d'internautes, signalant que Facebook avait empêché le partage des contenus de Nordpresse concernant Alexandre Benalla et Emmanuel Macron. Le réseau social avait de son côté démenti une quelconque censure, invoquant des «problèmes techniques [...] pas liés au contenu [des articles de Nordpresse]».