France

Appartement, badge à l'Assemblée, véhicule équipé police : Benalla qualifie ses avantages d'«usages»

Auditionné par la commission d'enquête du Sénat, Alexandre Benalla a-t-il réussi son opération de déminage ? Il a en tout cas particulièrement insisté sur les usages en cours à l'Elysée qui ne constituent pas, selon lui, des avantages.

La commission d'enquête du Sénat qui a auditionné Alexandre Benalla ce 19 septembre a semblé n'avoir tiré que peu de bénéfices du passage très attendu devant les sénateurs du principal protagoniste de l'affaire qui porte son nom. L'ancien collaborateur du cabinet de l'Elysée était manifestement très préparé pour cette audition et il a répété à l'envi qu'il souhaitait répondre de manière précise aux questions des sénateurs.

Toutefois, les zones d'ombre pointées par la presse depuis le début de l'affaire en juillet ont parfois été simplement qualifiées de «fake news» par Alexandre Benalla. Il a en outre, à plusieurs reprises, qualifié d'«usages» certains des avantages dont il est accusé d'avoir bénéficié.

C'était un caprice personnel pour aller à la salle de sport et à la bibliothèque

L'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron a annoncé son salaire sous serment : «6 000 euros nets», sans prime supplémentaire, «ni avantages en nature». Mais concernant les questions qui pointaient un salaire élevé pour ce type de poste, Alexandre Benalla a expliqué que les rémunérations étaient fixées selon une grille salariale basées sur les fonctions occupées.

Alexandre Benalla a de nouveau fait savoir qu'il n'avait jamais occupé l'appartement du Quai Branly et a expliqué que, s'il détenait à l'époque des passeports diplomatiques, ils lui avaient été attribués dans le cadre de ses fonctions pour des raisons d'«usages» et que cela ne constituait en aucun cas un «avantage».

Les parlementaires se sont également inquiétés de la façon dont Alexandre Benalla avait obtenu un badge H pour accéder à l'Assemblée nationale. Selon ce dernier, il s'agissait simplement d'un «caprice personnel» qui lui avait été accordé afin de se rendre à la bibliothèque, aux clubs sportifs et à la salle de sport de l'Assemblée nationale : «Ça peut paraître surréaliste. Quand vous êtes collaborateur à l'Elysée et que vous sollicitez un badge, on vous le délivre automatiquement. C'était un caprice personnel pour aller à la salle de sport et à la bibliothèque.»

Même ligne de défense à propos de la berline Renault Talisman, équipée d'avertisseurs de type police dont il bénéficiait. Alexandre Benalla a rappelé que, selon lui, il s'agissait d'un véhicule de service et pas de fonction et qu'il avait choisi de le conduire lui-même.

Alexandre Benalla justifie son port d'armes par sa sécurité personnelle

Concernant son permis de port d'arme, il a reconnu qu'il avait pu porter, «peut-être trois fois», son arme lors de déplacements privés d'Emmanuel Macron, mais il a assuré que c'était pour sa sécurité personnelle et non pas pour défendre le chef de l'Etat. Exit donc l'interrogation selon laquelle il aurait pu faire partie d'un détachement obscur de sécurité entourant Emmanuel Macron. Alexandre Benalla a par ailleurs dit avec force et insisté à de nombreuses reprises sur le fait qu'il n'était ni le «siège», ni «l'épaule» du président de la République. Une version mise à mal par l'audition de Yann Drouet, ancien chef de cabinet du préfet de police de Paris, qui a expliqué que les services de police avaient, selon lui, estimé que l'action d'Alexandre Benalla «pouvait s'inscrire dans le cadre d'une mission de police». Il «était manifestement exposé à des risques d'agressions. Le préfet de police a donc validé son port d'armes», a précisé Yann Drouet.

En propos liminaires de son audition, Alexandre Benalla avait tenu à s'excuser auprès des sénateurs et du président de leur commission, Philippe Bas. L'ancien chargé de mission mis en cause pour ses agissements place de la Contrescarpe le 1er mai et son rôle auprès du président de la République avait qualifié les sénateurs de «petites gens» dans un entretien à France Inter.

Il avait également estimé que Philippe Bas était un «petit marquis». Alexandre Benalla qui avait annoncé le 11 septembre qu'il ne se rendrait pas à cette commission d'enquête, avant de changer d'avis plus tard dans la journée.

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