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Robert Ménard : «Ce Parlement européen est une menace pour l’Europe elle-même» (ENTRETIEN)

Pour RT France, Robert Ménard, maire de Béziers, revient sur l’article 7 utilisé par l’Union européenne afin de sanctionner le gouvernement hongrois. Il estime que les eurodéputés ont fait un «procès en sorcellerie» à Viktor Orban.

Interviewé par RT France, le maire de Béziers Robert Ménard a volé au secours de la Hongrie et désapprouvé le vote d’une procédure par le Parlement européen (l'article 7 du traité sur l'Union européenne), permettant de déclencher des sanctions contre Budapest.

Je peux critiquer Monsieur Orban. Mais lui jeter à la figure les valeurs qui seraient les nôtres et qu’il bafouerait c’est se moquer du monde.

«Je veux d’une Europe qui respecte les nations, en l’occurrence qui respecte les Hongrois», a martelé l'édile biterrois, contacté par téléphone. «Je peux critiquer Monsieur Orban. Mais lui jeter à la figure les valeurs qui seraient les nôtres et qu’il bafouerait c’est se moquer du monde. Moi, je respecte le régime hongrois même si je ne partage pas toutes ses opinions, mais je trouve qu'il y a là un procès en sorcellerie», a estimé le maire de droite.

Les eurodéputés ont adopté le 12 septembre l'article 7 contre la Hongrie en raison d'«une violation grave et persistante par un Etat membre des valeurs [européennes]». C'est la première fois que le Parlement européen use de ce droit d'initiative pour se prononcer contre un Etat membre. Pour Robert Ménard, en agissant ainsi, c’est «plutôt le Parlement européen qui met en danger l’Europe».  «Ce Parlement européen-là est une menace pour l’Europe elle-même», martèle-t-il.

Le vote de ce 12 septembre signifie concrètement que les autres Etats européens doivent désormais décider de mesures contre la Hongrie, la plus sévère étant de retirer à Budapest ses droits de vote au sein de l'Union européenne. Ce scénario semble toutefois peu probable, certains alliés de Viktor Orban, comme la Pologne, pouvant bloquer ces actions extrêmes qui requièrent l'unanimité. «Dieu merci, ça n’arrivera pas au bout […] J'imagine qu’un certain nombre d’Etats, et je pense la Pologne, s’opposeraient à une telle humiliation pour le peuple hongrois», a déclaré Robert Ménard. L'élu de Béziers en a profité pour saluer Viktor Orban : «Sa qualité première c’est de défendre son pays, de défendre les valeurs européennes justement face notamment à la vague d’immigration à laquelle nous sommes confrontés et pour toutes ces raisons je suis de son coté.» Le maire méridional blâme la politique migratoire de Bruxelles et appelé la France à prendre ses distances avec «la jurisprudence européenne en matière de droits de l’Homme et en matière d'immigration».

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