Le vote historique du Parlement européen, qui a dénoncé ce 12 septembre la menace «systémique» contre les valeurs de l'Union européenne (UE) que représenterait le gouvernement hongrois et activé une procédure exceptionnelle contre Budapest, n'est qu'une «petite vengeance des politiciens pro-immigration», a réagi le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.
«Cette décision de condamner la Hongrie et le peuple hongrois a été prise alors que nous, Hongrois, avons prouvé que la migration n’est pas un processus nécessaire et qu'il est possible de stopper l'immigration», a ajouté le chef de la diplomatie magyare, lors d'une conférence de presse. Pour la première fois, le Parlement européen a usé de son droit d'initiative pour demander au Conseil européen de se prononcer sur la situation de l'Etat de droit d'un pays membre. La résolution votée par le Parlement invite à constater s'il existe «un risque clair de violation grave» des valeurs de l'UE en Hongrie où le Premier ministre Viktor Orban, en poste depuis 2010, est accusé de porter atteinte aux libertés et à l'équilibre des pouvoirs.
Cette décision de condamner la Hongrie et le peuple hongrois a été prise alors que nous, Hongrois, avons prouvé que la migration n’est pas un processus nécessaire et qu'il est possible de stopper l'immigration
Peter Szijjarto a également estimé que le vote des eurodéputés était «l'ultime preuve» que le Parlement européen comptait «une très grande majorité de politiciens pro-immigration» ayant pour but «de former une coalition après les élections [européennes] de mai prochain entre les libéraux, la gauche et le PPE [Parti populaire européen]». Le PPE, formation de droite à laquelle appartient le parti de Viktor Orban, le Fidesz, a en effet voté la résolution.
La France salue «un signal très fort»
La France a de son côté salué la position du Parlement européen, y voyant «un signal très fort». Paris se félicite de ce vote à «une large majorité», qui a permis «une clarification au sein des partis européens, en particulier au sein du PPE», comme l'avait espéré le président français Emmanuel Macron la semaine dernière. Selon Paris, le clivage entre progressistes et nationalistes est désormais au cœur du débat dans l'optique des élections européennes de mai 2019. Selon l'Elysée, le vote «montre qu'il peut y avoir un rassemblement sur les valeurs» qui dépasse les partis.
Il est à noter que tous les députés français membres du PPE n'ont pas voté pour la résolution anti-hongroise, certains ayant voté contre tandis que d'autres se sont abstenus.