France

Marine Le Pen se fixe pour objectif de «mettre un coup d'arrêt» à l'UE

Si elle ne fera sa rentrée politique que le 16 septembre prochain, Marine Le Pen attaque déjà. Jugeant Emmanuel Macron affaibli, elle entend «faire basculer la majorité» au Parlement européen lors des élections de mai prochain.

Marine Le Pen fait sa rentrée politique officieuse ce 7 septembre, et pour cette occasion, la présidente du Rassemblement national (RN) a décidé de s'en prendre à Bruxelles, à quelques mois des élections européennes. Elle estime que celles-ci pourraient être l'occasion de «mettre un coup d'arrêt» à l'Union eruopéenne et «faire basculer la majorité» au Parlement, face à un Emmanuel Macron «affaibli» et qui «panique».

La présidente du RN effectuait ce jour son premier voyage depuis les congés d'été à la Foire de Châlons-en-Champagne (Marne), en présence d'eurodéputés RN, avant sa rentrée politique officielle le 16 septembre lors d'un meeting à Fréjus (Var).

Nous menons un combat de tous les jours contre cette Union européenne

Interrogée pour savoir si le RN était déjà en campagne pour le scrutin de mai 2019, elle a souligné qu'il était «en campagne permanente» : «Nous menons un combat de tous les jours contre cette Union européenne et il est évident que nous sommes déjà prêts à expliquer aux Français les raisons pour lesquelles plus que jamais il faut que l'Union européenne s'arrête», a-t-elle ajouté, devant la presse.

«Au moment où il y a une véritable révolution démocratique en Europe qui émerge, pour la première fois en réalité dans l'histoire on a la possibilité de faire basculer la majorité qui existe au Parlement européen et donc mettre un coup d'arrêt à cette Union européenne qui est objectivement délétère», a-t-elle poursuivi. Elle a à cet égard estimé qu'il y aurait «une nouvelle étape» dans cette «révolution» lors des élections législatives du 9 septembre prochain en Suède, pour lesquelles le parti Démocrates de Suède, proche du RN, est donné parmi les favoris.

Le RN regarde vers l'Italie, la Hongrie et l'Autriche

«Nous sommes susceptibles de faire un véritable carton aux élections européennes», a encore insisté Marine Le Pen. «Emmanuel Macron [serait] obligé de dévoiler ses cartes», selon elle. Cette échéance électorale le contraindrait donc à dévoiler son vrai visage : celui d'un «européiste convaincu qui plaide pour l’aggravation de tous les maux qui aujourd'hui frappent les Français».

Alors que le président français avait dénoncé en juin la «lèpre qui monte» en Europe et assume le rôle d'«opposant principal» aux «nationalistes» que lui a décerné le Premier ministre hongrois Viktor Orban, Marine Le Pen, qui veut se placer dans le sillage d'un Viktor Orban ou d'un Matteo Salvini a jugé que le président français était «déjà parti en pré-campagne avec une agressivité et une violence absolument inouïes qui sont la démonstration d’une véritable panique».

«Lorsqu'un président de la République insulte ses homologues européens, c’est qu’a priori il n’a pas beaucoup d’arguments pour défendre sa politique», a fait valoir Marine Le Pen, qui s’est arrêtée sur le stand des «vins d'Autriche-Hongrie» de la Foire, en guise de clin d'œil à Sebastian Kurz, chancelier autrichien dont elle partage les idées sans toutefois suivre la même stratégie d'alliances avec la droite.

«Emmanuel Macron est plus affaibli qu’on ne le pense car en réalité il s’est mis à dos des pans considérables de la population française», a-t-elle insisté. Ambassadeurs, armée, forces de police, il aurait selon elle «perdu la confiance d’un certain nombre de grandes administrations».