France

Européennes : Mélenchon veut mettre une «raclée» à Macron et envoyer un «commando» au Parlement

Comme d'usage lors de toute rentrée, le chef de file des insoumis a annoncé ses bonnes résolutions devant ses partisans à Marseille : faire «dégager» Macron, envoyer un «commando de combat» au Parlement européen ou encore rassembler les mécontents.

L'objectif est affiché : pour La France insoumise (LFI), les élections européennes du printemps 2019 seront l'occasion pour la population de faire entendre son mécontentement, en infligeant une déconvenue au parti d'Emmanuel Macron.

Dans son discours de rentrée prononcé dans le cadre de l'université d'été de son mouvement, le 25 août à Marseille, Jean-Luc Mélenchon a lancé, devant plusieurs milliers de personnes : «Nous allons faire de cette élection un référendum anti-Macron. Nous allons inciter les Français à lui mettre une raclée démocratique [...] Nous voulons poser la question aux Français : "Macron, stop ou encore ?". Pour nous, c'est stop !»

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Mélenchon durcit le ton face à Bruxelles

«Quand vous faites un référendum sur Monsieur Macron, vous faites un référendum sur l'Europe, car Monsieur Macron n'existe pas, il est juste un petit copiste de l'Union européenne et de Madame Merkel», a lancé le chef de LFI.

«La réforme du Code du travail était directement demandée par la Commission européenne. Monsieur Macron a imposé à la France ce qu'elle avait rejeté toutes ces années», a poursuivi l'opposant, prenant en exemple la réforme du statut des cheminots et celle des retraites, prévues par le gouvernement français au premier semestre 2019.

Jean-Luc Mélenchon a ensuite reconnu que le projet des insoumis n'était «pas compatible avec les traités [européens] actuels». Face à cette situation, le leader du mouvement a rappelé son plan A, la renégociation, mais aussi son plan B : une sortie des traités.

«Ce n'est pas vrai qu'en votant pour les [élections] européennes on décide de la politique européenne. Nous, nous disons clairement ce que nous faisons : nous voulons envoyer un commando de combat au Parlement européen», a encore promis l'insoumis, dont le mouvement sera représenté au printemps 2019 au sein de l'alliance «Maintenant le peuple !», qui comprend également Podemos (Espagne), le Bloc de gauche (Portugal) ou encore l'alliance rouge-verte danoise.

Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas montré plus en phase avec le projet de nombreux pays européens en matière de politique internationale, lorsqu'il a abordé le déploiement massif de troupes de l'OTAN dans les pays baltes : «Qui a demandé leur avis aux Français pour aller mettre 100 aviateurs de notre pays en Lituanie, à la frontière de la Russie ? Nous demandons leur rapatriement : nous ne voulons pas de la guerre à la Russie.»

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Soutien à l'Aquarius et critique du dumping social

L'opposant à Emmanuel Macron a ensuite évoqué les flux migratoires auxquels fait face l'Europe.

Alors que certains de ses alliés, dont l'Allemande Sahra Wagenknecht, co-présidente du groupe Die Linke au Bundestag, durcissent le ton sur la question, Jean-Luc Mélenchon a affirmé : «Je veux parler d'un sujet qui serait, dit-on, difficile pour nous : les vagues migratoires. Nous refusons que la politique nationale soit entièrement happée par une peur qu'on chercherait à répandre : non, il n'y a pas d'invasion.»

Apportant un soutien appuyé à l'Aquarius, ce bateau qui a permis de «sauver de la noyade» des dizaines de personnes, il a poursuivi : «Le soutien à ceux qui sont dans la détresse est un devoir pour nous.»

«Nous disons : honte à ceux qui organisent l'immigration par les traités de libre-échange et qui l'utilisent ensuite pour faire pression sur les salaires et les acquis sociaux», a-t-il ensuite tempêté.

«Pas de police de la pensée» : vers une convergence des oppositions ?

Alors que des élus Les Républicains (LR) ou du Parti socialiste (PS) avaient reçu des invitations pour l'université d'été de La France insoumise, le chef de file du mouvement a salué ceux d'entre eux qui avaient accepté cette main tendue. «Je veux remercier les parlementaires de droite qui ont accepté de venir parler avec nous», a lancé Jean-Luc Mélenchon.

«Il n'y aura jamais de police de la pensée entre nous», a-t-il poursuivi avant d'afficher la méthode prônée par son mouvement face à l'exécutif : une «homogénéité de l'action» plutôt qu'une «homogénéité des pensées».

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