France

«Il n'y a pas d'affaire d'Etat. C'est une affaire d'été» : Alexandre Benalla se justifie sur TF1

La communication était soignée et visiblement préparée. Mis en examen, Alexandre Benalla était l'invité du journal de TF1 pour une interview enregistrée. Il a justifié son intervention le 1er mai en dénonçant notamment des manifestants «délinquants».

Alexandre Benalla est au cœur d'une polémique, depuis le 18 juillet, qui s'apparente à une affaire d'Etat. Alors que La République en marche (LREM) refuse de faire auditionner l'ex-chargé de mission de l'Elysée en commission des lois, celui-ci a souhaité se défendre publiquement sur le plateau du journal de 20h de TF1, le 27 juillet, après avoir donné une interview au Monde la veille.

Lors de cet entretien enregistré et visiblement préparé, Alexandre Benalla semble apaisé lorsqu'il répond aux questions de la présentatrice du JT Audrey Crespo-Mara. Mis en examen pour plusieurs faits ayant eu lieu le 1er mai, il s'est estimé victime d'un règlement de comptes quand il a vu «la folie qui s'[était] emparée de cette affaire» qu'il a jugée «banale». «Une histoire de droit commun [dans laquelle] il ne se passe rien», a-t-il ajouté. Allant plus loin dans sa rhétorique, il a assuré qu'il «n'y a[vait] pas d'affaire d'Etat là-dedans» et a attesté : «Comme le dit mon avocat, c'est une affaire d'été.»

Assumant son action le 1er mai contre deux manifestants, il a tenu une position ferme : «Je n'ai jamais tapé. Il y a des gestes vigoureux, mais aucun coup porté». «Je ne considère pas avoir commis d'acte répréhensible par la loi, j'ai été confronté à des gens qui sont des casseurs, et non des gentils manifestants», a-t-il argumenté. Il a d'ailleurs ajouté qu'il a «eu une réaction de citoyen pour aider à appréhender des délinquants».

Toutefois, le sens de la citoyenneté qu'il revendique semble entaché par la vidéo que TF1 a diffusé en parallèle de ses propos : des images où l'on voit clairement Alexandre Benalla faire preuve de violence contre l'un des manifestants. Certains internautes ont d'ailleurs remarqué cette dichotomie.

Alexandre Benalla, qui s'est défini comme un «collaborateur du président», a estimé qu'Emmanuel Macron «n’a[vait] rien à avoir dans les événements du 1er mai». De plus, il a dit ne pas avoir été en contact avec le président de la République depuis le jour du retour des Bleus, le 16 juillet.

Enfin, parmi ses autres justifications, Alexandre Benalla a confirmé qu'il portait un brassard de police. «Remis par un policier pour que je sois identifié», a-t-il souligné. Sauf que le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, avait répondu lors de son audition en commission des lois, le 23 juillet, qu'un observateur devait être «équipé d'un casque et d'une chasuble», mais non d'un brassard de police.

Après l'audition toute cette semaine de nombreux protagonistes de l'affaire Benalla par des députés et des sénateurs, l'exécutif et sa majorité s'efforcent désormais de sortir de la crise. Le président de la République, d'abord silencieux pendant plusieurs jours, a déclaré assumer en bloc sa responsabilité, avant de considérer close cette «tempête dans un verre d'eau».

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