Vendredi 27 juillet
«La séance est désormais levée», a annoncé la présidente de la Commission des lois, Yaël Braun-Pivet.
Avant la manifestation, Alexandre Benalla et Vincent Craze n'avaient pas été présentés aux autorités, selon Pierre Leleu. En général, avant chaque déploiement, les stagiaires ou les observateurs non-membres des forces de police doivent être introduits aux directeurs hiérarchiques des événements, a-t-il poursuivi, révélant qu'en l'espèce, les deux individus n'avaient pas fait l'objet d'une présentation.
Pierre Leleu explique que ce sont ses équipes qui ont interpellé les deux manifestants avant de les remettre (sans le savoir) à Alexandre Benalla et Vincent Craze.
La commission d'enquête se déroule en l'absence du co-rapporteur Les Républicains, Guillaume Larrivé, qui a dénoncé la veille une «parodie». Toute l'opposition (LFI, PCF, PS, LR et RN) boycotte également la séance. Les questions sont donc posées uniquement par des députés La République en marche ou Modem et se concentrent sur des aspects techniques du déploiement policier le 1er mai.
Yaël Braun-Pivet (LREM), ayant refusé des demandes d'audition supplémentaires, il s'agit de la dernière séance de cette commission à l'Assemblée nationale. Le Sénat reprendra pour sa part les auditions le 30 juillet.
Pierre Leleu dit n'avoir pas eu de contact direct avec Laurent Simonin le 1er mai : «Je l'ai aperçu» lâche-t-il seulement. «Notre attention était plutôt focalisée sur la menace que sur les gens qui travaillaient avec nous.» Concernant les observateurs Alexandre Benalla et Vincent Crase, le patron de la CRS 15 dit n'avoir eu aucun doute quant à leur rôle ce jour-là.
Le commandant divisionnaire de la CRS 15 Pierre Leleu prête serment et lit un propos liminaire relatant sa journée du 1er mai sur le terrain à Paris. Le patron de la CRS 15 décrit le déploiement de ses forces place de la Contrescarpe : «Des groupes hostiles gravitaient dans l'environnement de la place. [...] A 19h55, il a été décidé de procéder à des interpellations.»
Lors de l'arrivée de Pierre Leleu à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, beaucoup de fauteuils de l'opposition sont vides, dont celui du co-rapporteur Les Républicains, Guillaume Larrivé qui a décidé de boycotter la commission sans en démissionner.
Pierre Leleu, le chef de la Compagnie républicaine de sécurité numéro 15 est entendu ce 27 juillet à partir de 11h à l'Assemblée nationale. Ses hommes sont intervenus le 1er mai dans le cadre d’une opération de maintien de l’ordre, place de la Contrescarpe à Paris, où Alexandre Benalla s’en est pris violemment à deux manifestants.
Jeudi 26 juillet
Le député Stéphane Peu (Parti communiste français) a vivement dénoncé les conditions dans lesquelles la commissions des Lois de l'Assemblée conduit ses travaux. «On n'a jamais assisté à une obstruction de ce type, jamais», a-t-il déploré au micro de RT France. «Ils obéissent aux directives qui viennent directement de l'Elysée», a-t-il avancé, ajoutant : «La conséquence de tout ça [...] c'est que ça affaiblit l'Assemblée nationale.»
Le député Les Républicains Guillaume Larrivé, co-rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire Benalla, s'est dit «contraint» le 26 juillet de suspendre sa participation aux travaux, dénonçant une «parodie».
«Je suis contraint de suspendre ma participation à ce qui n'est devenu hélas qu'une parodie», a déclaré Guillaume Larrivé, dénonçant notamment le refus de la présidente de la commission Yaël Braun-Pivet d'accéder à ses demandes d'audition, et disant craindre que «l'Elysée souhaite torpiller» les travaux.
Eric Coquerel, deputé de La France Insoumise, claque la porte de la salle d'audition. Celui qui s'est fait reprendre la parole par la Présidente de la Commission de loi de l'Assemblée nationale, a invité celle-ci à démissionner. La séance est levée.
Le député LR Sébastien Huyghe souligne que Les Républicains soutiennent le travail de la préfecture de police sur la zone de Paris. Il n'a cependant pas posé de questions à Michel Delpuech.
Pour Michel Delpuech, il y aurait eu des «habitudes» entre les protagonistes du cabinet de Président qui auraient entraîné l'oubli du respect de certaines règles hiérarchiques.
Ambiance tendue entre la présidente de la Commission de lois de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le co-rapporteur Guillaume Larrivé.
«Le fait d'accueillir Alexandre Benalla dans une mission d'observateur est tout à fait normal», confie Michel Delpuech. Pour lui ce n'est pas une «faute». «L'autorité hiérarchique d'emploi a pris les initiatives utiles pour sanctionner les manquements apparus», se justifie le préfet de police de Paris.
Devant les députés, Michel Delpuech évoque «un manquement individuel grave» dans l'affaire Benalla et rappelle que justice devra être faite.
Michel Delpuech a prêté serment et commence son audition.
Revenant sur la mise à pied d'Alexandre Benalla, Marine Le Pen interpelle ainsi les participants à l'audition d'Alain Gibelin : «Nous aurions presque préféré qu'[Alexandre Benalla] travaille pendant ces 15 jours puisque le cabinet du président de la République a indiqué qu'il avait reçu l'intégralité de sa rémunération durant sa suspension.»
Mentionnant la seconde sanction qui correspond à une rétrogradation d'Alexandre Benalla, la députée du Rassemblement national interroge sur ses récents déplacements professionnels : «Avez vous souvenir de cela ?»
Alain Gibelin répond : «S'agissant du 8 mai, je n'étais pas présent à la réunion d'organisation [...] S'agissant des réunions préparatoires au 14 juillet, on n'est pas sur les déplacements du président de la République, on est sur la gestion globale d'un événement.»
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Les esprits s'échauffent en salle d'audition alors que le député PCF Stéphane Peu raille les éléments de langage repris en cœur par le parti présidentiel.
Devant les réactions outrées de ses collègues LREM, il hausse le ton : «Je vous demande de vous taire !»
Le député insoumis Eric Coquerel s'interroge lors de l'audition d'Alain Gibelin : «Monsieur Simonin joue un rôle clef dans cette histoire : on aimerait comprendre comment il a pensé avoir eu le pouvoir suffisant pour pouvoir faire inviter Alexandre Benalla ? A qui obéissait-il ?»
Le co-rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale appuie Eric Coquerel qui suggère d'auditionner Laurent Simonin, le policier qui a permis à Alexandre Benalla d'être observateur lors de la manifestation du 1er mai.
«Je suis engagé depuis 33 ans au service de la République. C'est mon honneur qui est en jeu. Je m'en tiens à cette version car c'est la vérité», lance Alain Gibelin en réponse à un député qui lui demandait s'il avait connaissance de la présence d'Alexandre Benalla lors des manifestations du 1er Mai.
Alain Gibelin dément la version d'Alexandre Benalla donnée au journal Le Monde. Ce dernier avait assuré que le directeur de la DOPC était avisé de sa présence lors des manifestations du 1er Mai.
«Entre le 2 et le 18 mai, ni moi ni mes collaborateurs n'avons à aucun moment participé à des réunions auxquelles monsieur Benalla participait. En revanche, le 4 et le 10 juillet, mes collaborateurs ont participé à des réunions avec lui, sur l'organisation des cérémonies du 14-Juillet», a déclaré le directeur de la DOPC Alain Gibelin lors de sa seconde audition devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.
Interrogé par les sénateurs réunis en commission des lois, Alexis Kohler assure que le président Emmanuel Macron «n'esquive pas», assume ses responsabilités dans l'affaire Benalla et qu'il est redevable devant les Français.
Philippe Bas, président de la commission, rappelle cependant que le président de la République n'est pas responsable devant le Parlement, ni à titre pénal pendant son mandat.
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«Je ne connais aucune organisation dans laquelle il y a des dizaines de personnes et dans laquelle il n'y ait pas de tensions», explique Alexis Kohler, interrogé sur les problèmes décrits par les syndicats de police au Sénat le 25 juillet quant au comportement d'Alexandre Benalla avec les fonctionnaires de police à l'Elysée.
Puis le secrétaire général de l'Elysée ajoute que les membres composant la chefferie de cabinet sont fréquemment des «personnes jalousées [...] pour leur proximité avec la personnalité» du chef de l'Etat.
Le président de la commission des lois Philippe Bas intervient au cours de l'audition d'Alexis Kohler et fait observer que dans une interview au Monde, Alexandre Benalla avoue lui-même : «J'emmerdais pas mal de monde.» Cette déclaration semble entrer en contradiction avec les propos préalables d'Alexis Kohler qui faisait savoir qu'Alexandre Benalla était «très apprécié de ses collègues».
Répondant à une question du sénateur EELV Esther Benbassa sur le logement supposé d'Alexandre Benalla au 11, quai Branly, Alexis Kohler s'est montré moins catégorique que préalablement : «Très franchement, je ne connais pas les détails de cette attribution de logement [...], je ne m'occupe pas de l'attribution des logements.»
Alexis Kohler assure : «Est-ce qu'il y a d'autres Benalla ? Très franchement, j'espère que non, en tout cas, je ne le sais pas.»
Le sénateur Patrick Kanner (PS) pose à Alexis Kohler une question concernant les chargés de mission tels que Ludovic Chaker, qui aurait recruté Alexandre Benalla pour sa mission à l'Elysée. Alexis Kohler estime qu'il est «possible que Ludovic Chaker ait pu jouer un rôle dans ce recrutement». Pressé de répondre plus précisément à sa question par Patrick Kanner, Alexis Kohler ajoute : «Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait eu le moindre dédoublonnage [au sein des forces de sécurité à l'Elysée].»
Alexis Kohler entend démonter toute «une série de rumeurs» qu'il juge «fantaisistes» : «Monsieur Benalla n'a pas occupé de logement au Palais de l'Alma». Par ailleurs, il ne percevait pas une rémunération de 10 000 euros et n'avait pas été proposé au poste de sous-préfet, selon le secrétaire général de l'Elysée s'exprimant sous serment devant les sénateurs réunis en commission des Lois. Ce dernier n'a toutefois pas accepté de répondre à la question qui lui avait été posée, à savoir la rémunération exacte d'Alexandre Benalla.
Le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler explique devant la commission d'enquête du Sénat que la suspension d'Alexandre Benalla prononcée après le 1er mai pouvait «apparaître insuffisante», mais qu'elle était «proportionnée» lorsqu'elle a été prise au «regard des éléments connus le 2 mai».
«Alexandre Benalla était très apprécié de ses collègues» et il ne les a jamais «terrorisés» assure Alexis Kohler, contrairement à ce qui a été dit sous serment par les syndicats de police interrogés à ce sujet par la commission des lois au Sénat.
Il n'y a pas de confusion dans l'esprit des membres du GSPR quant à la responsabilité de la sécurité du président de la République, selon Alexis Kohler.
Interrogé à propos du port d'arme d'Alexandre Benalla, Alexis Kohler avance : «Je suppose que dans le cadre du dispositif de sécurité, qui est adapté au niveau de la menace, il a été jugé utile que d'autres puissent apporter leur concours [à la sécurité du président].»
Selon Alexis Kohler, Alexandre Benalla était en charge de l'interaction entre la chefferie de cabinet de la présidence et ceux qui sont chargés de la sécurité du président. Le secrétaire général de l'Elysée affirme sous serment : «Il n'appartenait ni au commandement militaire, ni au GSPR. Il n'avait pas de responsabilités les concernant et n'était pas pressenti pour ces responsabilités.»
«Alexandre Benalla n'a jamais été en charge de la sécurité du président de la République», assure Alexis Kohler sous serment devant les sénateurs en commission des lois. Il précise également qu'il n'y a jamais eu de «police parallèle» à l'Elysée sous la présidence d'Emmanuel Macron.
Philippe Bas, président de la commission des lois au Sénat a rappelé en propos liminaire que «la sécurité du président de la République, [n'était] pas que l'affaire du président de la République» et que, selon lui, il était essentiel que la sécurité du président soit assurée par des fonctionnaires formés et entraînés pour ce faire, sous l'autorité de l'Etat.
Selon les informations de BFM TV, après avoir obtenu de manière irrégulière les images de vidéosurveillance des manifestations du 1er mai, Alexandre Benalla aurait remis ces bandes à Ismaël Emelien, un très proche conseiller politique d'Emmanuel Macron. C'est le témoignage d'un policier entendu et mis en examen dans l'affaire Benalla qui a permis de remonter jusqu'à lui. L'Elysée aurait confirmé ces éléments à BFM TV.
C'est au tour du secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, d'être auditionné par les membres de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.
Mercredi 25 juillet
Le député Philippe Gosselin a vivement dénoncé les méthode de la présidente de la commission des Lois Yael Braun-Pivet. Celle-ci avait annoncé à la presse plus tôt ses souhaits concernant les prochaines personnes à auditionner.
«La liste des auditions a été arrêtée avant notre réunion de bureau dans un point presse que BFMTV retransmettait en direct», a-t-il déploré. «La messe était dite avant», a lancé le député, ajoutant : «Je trouve ça particulièrement scandaleux et inadmissible.»
La commission des Lois de l'Assemblée nationale a été le théâtre de vifs échanges et de chahut, lors d'un débat sur les prochaines auditions dans le cadre de l'affaire Benalla.
La co-rapporteure Yaël Braun-Pivet (LREM) a affirmé que les responsabilité n'étaient plus à rechercher du côté de l'Elysée. Et proposé de n'auditionner que trois personnes : le directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) Alain Gibelin de nouveau, le préfet de police de Paris Michel Delpuech et les responsables de la compagnie de CRS 15, présente place de la Contrescarpe le 1er mai.
En désaccord avec Yaël Braun-Pivet, le co-rapporteur Guillaume Larrivé (LR) avait quant à lui proposé l'audition d'Alexandre Benalla, d'Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée et de Bruno Roger-Petit, porte-parole de la présidence.
A la suite du vote de cette proposition quelques minutes plus tard, de nombreux députés de l'opposition ont exprimé leur mécontentement.
«C'est absolument inadmissible. [Yaël Braun-Pivet] vient de ridiculiser l'ensemble des travaux que nous avons mené», s'est insurgée Danièle Obono, députée de La France insoumise.
Alexandre Benalla a touché son salaire intégral au mois de mai malgré sa mise à pied de 15 jours, a annoncé le 25 mai le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strozda lors de son audition par la Commision des Lois du Sénat, en précisant qu'il ferait l'objet d'une retenue sur congés.
«M. Benalla a touché pour le mois de mai son salaire intégral, en revanche, ses 15 jours de suspension feront l'objet d'une retenue sur les droits à congés qu'il avait en reliquat au titre de l'année 2017», a-t-il ajouté.
Mentionnant le projet de refonte de l'organisation de la sécurité de la présidence, le colonel Lionel Lavergne a affirmé qu'il n'y avait pas de volonté de construire une garde prétorienne, ajoutant par ailleurs : «Il n'a jamais été envisagé qu'Alexandre Benalla ait une fonction particulière dans cette structure.»
Auditionné à l'Assemblée nationale, le colonel Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR qu'il a rejoint en 2014), a affirmé : «J'ai toujours eu des relations professionnelles et claires sur la répartition des missions et la manière de travailler [avec monsieur Benalla]» poursuivant par un enchaînement de qualificatifs à son sujet : «c'est quelqu'un de dévoué, disponible, efficace, réactif».
Par ailleurs, le colonel a précisé qu'au sein de son service (le GSPR), il n'avait jamais eu eu de retour sur un comportement déplacé d'Alexandre Benalla.
Toutefois, interrogé sur la violence d'Alexandre Benalla mis en avant dans la scène filmée place de la Contrescarpe, Lionel Lavergne accepte de donner un «jugement personnel» : «ça m'a étonné, c'est une faute grave, inacceptable, le comportement de monsieur Benalla est inqualifiable, très clairement.»
Audition d'Eric Bio-Farina, Général, Commandant militaire de la Présidence de la République devant la Commission des lois à l'Assemblée nationale.
De nouveau interrogée sur la présence d'Alexandre Benalla à la place de la Contrescarpe, la directrice de l'IGPN explique : «Certains ont pu croire que les accords ont été donnés alors qu'ils ne l'ont pas été au bon niveau hiérarchique, l'enquête judiciaire ira plus loin.»
Interrogée par la sénatrice Esther Benbassa sur l'encadrement des observateurs, la directrice de l'IGPN assure que l'affaire Benalla va amener à «proposer de nouveaux éléments de cadrage pour les observateurs [tout en laissant] de la place à l'adaptation aux situations».
Alors qu'elle commente les gestes d'Alexandre Benalla lors de son intervention place de la Contrescarpe : «Pour dire les choses très clairement, les gestes techniques d'intervention sont assez mal maîtrisés», la directrice de l'IGPN précise : «Le sujet, ce n'est pas l'illégitimité de l'emploi de la force, c'est le sujet de qui [emploie la force].»
Marie-France Monéger-Guyomarc'h insiste sur l'usage de la force : «S'il est légitime de la part de fonctionnaires de police, il devient illégitime si ce n'est pas un fonctionnaire de police»
Auditionnée au Sénat, Marie-France Monéger-Guyomarc'h, la directrice de l'IGPN revient sur l'accueil d'observateurs pour des opérations policières, expliquant entre autres : «Il est rare de fournir [aux observateurs] du matériel, mais si c'est nécessaire, ça ne peut être que du matériel de protection.»
Après une série de questions posées au directeur général de la police nationale par les participants à l'audition, Eric Morvan a notamment exprimé son sentiment sur deux points notoires.
- Sur la légitimité de l'intervention d'Alexandre Benalla :
«Les forces de l'ordre débordées qui auraient conduit monsieur Benalla à voler au secours de la victoire et à prêter main forte : c'est une plaisanterie.»
- Sur le véhicule de fonction d'Alexandre Benalla :
«Je ne sais pas par qui il a été acheté, je peux affirmer qu'il n'a pas été acheté par le ministère de l'Intérieur [...] il n'a pas d'avantage été équipé par mes services.»
Eric Morvan exprime son sentiment sur les faits survenus le 1er mai : «Je vais peut-être vous choquer, les faits sont graves, le préjudice lui-même ne l'est pas. Les personnes interpellées de manière irrégulière n'ont pas été blessées et n'ont pas porté plainte.»
Le directeur général de la Police nationale commente par ailleurs la première mise à pied d'Alexandre Benalla : «Ce n'est pas une sanction anodine, [Alexandre Benalla] aurait été fonctionnaire, l'exclusion temporaire de fonction aurait été accompagnée d'une période de sursis [...] Très sincèrement, dans la situation de Patrick Strzoda, j'aurais pris la même décision.»
Alors que la commission d'enquête du Sénat demande à Eric Morvan s'il était au courant de la présence d'opérateurs autorisés le 1er mai sur la place de la Contrescarpe à Paris, ce dernier répond : «La réponse est non [...] je n'ai pas naturellement à le savoir, je ne suis pas l'autorité qui distribue cette autorisation.»
Interpellé par une participante à l'audition, le directeur général de la Police nationale hausse le ton : «Je suis très conscient d'être sous serment, je le confirme haut et fort, je ne savais rien de la présence d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase.»
Auditionné ce 25 juillet par la commission d'enquête du Sénat, Eric Morvan, directeur général de la police nationale, a confié connaître Alexandre Benalla et l'avoir rencontré une dizaine de fois : «Je l'identifiais comme un collaborateur de la présidence.»
Plus tard, le haut fonctionnaire a précisé qu'il n'avait «jamais remarqué une attitude déplacée ou intrusive [d'Alexandre Benalla]».
Mardi 24 juillet
Les agents de l'IGPN, qui ont visionné les images le 3 mai, n'avaient «aucune raison de penser que les personnes en train d'intervenir ne sont pas des policiers», a expliqué Marie-France Monéger-Guyomarc'h, directrice de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), auditionnée par la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale. La vidéo montre «des gestes techniques mal maîtrisés», a-t-elle reconnu, mais «pas de violences illégitimes» si «ce sont des policiers qui la mettent en œuvre».
«Entre le 2 mai et le 18 juillet, aucun signalement n'est parvenu sur la plateforme de l'IGPN pour évoquer la présence d'Alexandre Benalla et Vincent Crase», a indiqué sa directrice.
Par ailleurs, «la plateforme n'a ensuite enregistré aucun signalement relatif à ces faits» et «aucune allégations de blessures qui auraient légitimement posé la question de la proportionnalité de l'usage de la force», a poursuivi Marie-France Monéger-Guyomarc'h.
L'IGPN, saisie la semaine dernière par le ministère de l'Intérieur, devrait rendre son rapport le 26 ou le 27 juillet.
De nouveau mis en cause, cette fois par le sénateur Cédric Perrin, sur la non-utilisation de l'article 40 du code pénal (qui oblige à dénoncer un crime ou un délit), Gérard Collomb a encore déroulé le même raisonnement. En l'espèce : rappeler qu'il avait signalé les violences commises par Alexandre Benalla au directeur de cabinet de l'Elysée et au préfet de police.
«Je n'ai pas de réponse. Comme sur l'essentiel des questions de ce soir», a déploré Cédric Perrin, qui était le dernier à demander des précisions au ministre de l'Intérieur.
Le sénateur communiste Pierre Laurent a pointé certaines incohérences, selon lui, de la ligne de défense de Gérard Collomb.
«Votre principal collaborateur depuis des années à Lyon qui vous a suivi [...] et qui aujourd'hui votre chef de cabinet, Jean-Marie Girier [...] C'est lui qui a recruté monsieur Benalla fin 2016», a affirmé Pierre Laurent. «Comment pouvez-vous prétendre, vu votre proximité avec Jean-Marie Girier, ne pas connaître Alexandre Benalla ?», a-t-il demandé.
«J'ai [déjà] répondu à toutes les questions que vous me posez», a fait valoir le ministre de l'Intérieur. «Sur monsieur Girier, je ne pense pas qu'il ait jamais recruté monsieur Benalla. S'il devait en être ainsi, il y aurait des questions de confiance», a encore détaillé Gérard Collomb.
François Pillet, sénateur du Cher, a voulu en savoir plus sur le projet de réforme du GSPR : «Curieusement, le contrat de travail de monsieur Benalla [...] montre qu'il s'est vu confier, je cite : "une mission de coordination de la sécurité avec les forces militaires et le GSPR"». «Comment pourriez-vous ignorer cette mission ?», a-t-il demandé à Gérard Collomb.
«Maintenez-vous toujours devant le Sénat que monsieur Benalla n'a pris aucune part à ce rapprochement [malgré] l'intitulé de sa mission», a ajouté le sénateur.
«Ce que je peux vous dire, c'est que le ministère de l'Intérieur a toujours [...] fait prévaloir [qu'il] était le meilleur garant de la sécurité du président», a répondu encore une fois le ministre de l'Intérieur. «Pour le reste, sur le contrat, ce n'est pas le ministère de l'Intérieur qui rédige les contrats des conseillers de l'Elysée», a-t-il argumenté.
«Nous avons tous constaté que l'intrusion de monsieur Benalla [avait] mis à mal le principe [de la haute main du ministère de l'Intérieur sur la sécurité du président de la République]», a constaté Muriel Jourda, rapporteur de la commission des Lois du Sénat. Et la sénatrice de demander à Gérard Collomb : «Vous êtes-vous bien assuré que le cas Benalla était bien un cas isolé ?»
«Le GSPR [doit] être le seul garant de la sécurité du président de la République et [doit] voir ses fonctionnaires recrutés par le ministère de l'Intérieur», a encore répété le ministre d'Etat. Gérard Collomb a en outre soutenu devant la commission des Lois du Sénat que tel était le but du projet de réforme prévoyant la fusion du GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la République) et du commandement militaire de l'Elysée.
«Manifestement, Alexandre Benalla était au ministère de l'Intérieur comme un poisson dans l'eau, un poisson plutôt carnivore semble-t-il», a lancé Pierre-Yves Collombat, sénateur du Var face à un Gérard Collomb impassible. «On l'arme, on l'équipe [...] il s'impose [...] aux séances de débriefing avec pour seul viatique sa réputation d'appartenir au cabinet du président de la République», a-t-il détaillé.
«Nous ne connaissons qu'une seule autorité pour gérer la protection du président de la République : le GSPR», a martelé Gérard Collomb, engagé dans un dialogue de sourds avec le sénateur Jean-Pierre Sueur. Celui-ci venait de lui faire remarquer que ce GSPR était constitué de policiers et gendarmes, par conséquent sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.
«Hier [devant la commission des Lois de l'Assemblée], il y a eu beaucoup de non-réponses, et certains ont pu dire que vous étiez sans doute l'une des personnes les moins informées de notre pays, ce qui n'est pas vrai. Vous avez la possibilité de convoquer vos fonctionnaires et de procéder à toutes les [...] investigations que vous voulez», a rétorqué Jean-Pierre Sueur.
La commission des lois du Sénat s'est concentrée sur l'interprétation de l'article 40 du code pénal au sommet de l'Etat.
«Dès lors que vous considérez [...] qu'il ne revient pas au ministre de l'Intérieur de saisir la justice, pourquoi ne vous êtes vous pas étonné qu'à aucun niveau de la hiérarchie [...] personne ne l'ai fait ?», a demandé le sénateur républicain Jean-Pierre Sueur. «Quelqu'un qui tabasse des citoyens, quelles que soient les circonstances, alors qu'il est déguisé en policier, et que ça relève de la justice ça pose un problème», a-t-il poursuivi.
«Je considère qu'il n'appartient pas au ministre de l'Intérieur de transmettre des signalements au procureur sur le fondement de l'article 40», a encore tranché Gérard Collomb, semblant se réserver la possibilité d'interpréter le code pénal.
«Dans toute la hiérarchie, personne n'a fait [usage de l'article 40 du code pénal]», a déploré le président de la commission des Lois du Sénat, Philippe Bas, évoquant les suspicions de délit effectives.
«Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs», prévoit cet article.
«Le préfet de police et le directeur de cabinet de l'Elysée avaient été informés de cette situation», a répété Gérard Collomb.
«Que vous ne l'ayez pas fait pose question», a observé Philippe Bas.
«Monsieur Benalla n'était aucunement sous ma responsabilité», a martelé Gérard Collomb au Sénat, renvoyant la responsabilité au directeur de cabinet de l'Elysée, Patrick Strzoda, lui-même sous le feu des questions à l'Assemblée.
«Vous êtes sur le plan politique l'un des responsables les plus proches d'Emmanuel Macron [...] le numéro deux de la hiérarchie gouvernementale», explique Philippe Bas, président de la commission des Lois du Sénat. «Avez-vous fait une démarche pour alerter [Emmanuel Macron] sur la gravité de cette situation ?», a demandé le sénateur à Gérard Collomb. «Lui avez-vous fait les recommandations [...] pour qu'il mette un terme à cette collaboration [et ne pas] se contenter d'une mise à pied ?», a-t-il encore demandé.
«Comme vous vous en souvenez sans soute, le président de la République était en Australie [...] mon directeur de cabinet alerte le directeur de cabinet de l'Elysée». Celui-ci aurait alors, d'après Gérard Collomb, jugé l'attitude d'Alexandre Benalla «inacceptable».
«A ma connaissance, au sein du GSPR [Groupe de sécurité de la présidence de la République], il n'y a que des policiers et des gendarmes», martèle Gérard Collomb.
Patrick Strzoda : «Personne ne peut imaginer que nous sommes en train de mettre en place à l'Elysée une milice privée ou une garde prétorienne»
Alexis Corbière, député de la France insoumise, a exprimé l'agacement de son groupe devant les refus de réponse de Patrick Strzoda.
Le chef de cabinet n'a pas de réponse à apporter sur le port d'une radio et d'un brassard par Alexandre Benalla le 1er mai car il a pris connaissance de cette information «tardivement».
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait connaissance des violences commises par Alexandre Benalla dès le 2 mai. «Ce n'est qu'à mon retour au ministère [le 2 mai] que mon directeur et mon chef de cabinet m'apprennent l'existence de la vidéo et m'informent que les violences ont été commises par monsieur Benalla», a-t-il affirmé devant la commission des Lois du Sénat.
C'est alors qu'il apprend qu'Alexandre Benalla n'est pas policier mais chargé de mission auprès du cabinet de l'Elysée.
Pour Patrick Strzoda, le fait qu'Alexandre Benalla avait le permis de port d'arme correspondait à ses fonctions.
A la question : «Que faisait Alexandre Benalla dans le bus des Bleus sur les Champs-Elysées ?», Patrick Strzoda répond : «Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron explique aux députés qu'il avait besoin de lui pour des raisons logistiques, afin de s'assurer que les délais soient respectés et que le bus arrive à l'heure à l'Elysée.»
Détaillant précisément son emploi du temps, Gérard Collomb a répété sa version des faits, présentée la veille devant la commission des Lois de l'Assemblée. «Je le répète, je pensais alors [le 1er mai] que monsieur Benalla était un policier chargé de la sécurité du président», a-t-il réaffirmé. Ce jour-là, d'après lui, Gérard Collomb a salué une quarantaine de personnes présentes dans la salle de commandement de la direction de l'ordre public (DOPC), dont Alexandre Benalla.
Patrick Strzoda : «Monsieur Benalla a été licencié car de nouveaux éléments ont été portés à notre connaissance.»
Jean-Christophe Lagarde, député UDI : «Vous décidez d'appliquer une sanction et de le changer de fonction [...] et c'est à ce moment-là qu'il a besoin d'un appartement ?»
Patrick Strzoda : «L'appartement en question, il ne l'a jamais occupé. L'évolution de sa fiche de paie n'a pas diminué la disponibilité qui lui était demandée.»
L'audition du ministre de l'Intérieur au Sénat Gérard Collomb a commencé. Celui-ci a prêté serment. «Je condamne avec la plus grande fermeté les actes de monsieur Benalla», a-t-il déclaré d'emblée.«Il n'appartient à personne en dehors des forces de sécurité de gérer l'ordre public», a-t-il ajouté.
«J'ai considéré qu'à mon niveau je n'avais pas assez d'éléments pour justifier un recours à l'article 40», a déclaré Patrick Strzoda devant la commission d'enquête de l'Assemblée, soulignant qu'aucune plainte n'avait été déposée et que les «autorités d'emploi» de Monsieur Benalla ne l'avait pas évoqué.
Patrick Strzoda : «Monsieur Benalla était très apprécié dans la maison. Il était extrêmement disponible, extrêmement réactif, extrêmement efficace. [...] et donc j'ai maintenu monsieur Benalla dans un certain nombre de fonctions.»
«On l'a recentré dans des activités internes au Palais.»
Concernant la rumeur de voiture de luxe et l'appartement au quai Branly dont aurait disposé Alexandre Benalla :
Patrick Strzoda : «Ce n'était pas une voiture de fonction mais une voiture de service. [...] Concernant les logements, ils sont pour les personnes qui ont des contraintes de disponibilité. [...] Ce ne sont pas des avantages.
Eric Ciotti : «Est-ce que les dix autres chargés de missions de l'Elysée étaient logés au Quai Branly comme monsieur Benalla ?»
Patrick Strzoda a répondu que les autres n'avaient pas le même niveau de fonction que monsieur Benalla confirmant ainsi que seul Alexandre Benalla disposait d'un tel logement.
Eric Ciotti (LR) : «Je regrette le mandat de non-transparence que vous a confié le président de la République [...] et vous prive de vous interroger pour répondre à des questions que, à travers nous, les Français se posent. (...) Avez-vous pris la décision de sanction en totale autonomie?»
Patrick Strzoda : «C'est moi qui ai proposé 15 jours [de mise à pied] et c'est moi qui ai pris la décision de notifier monsieur Benalla de cette sanction.»
Pendant que le chef de cabinet est auditionné à la commission des lois, le président de la commission d'enquête du Sénat sort des auditions des syndicats de police. «On nous évoque la possibilité que des civils aient travaillé aux côtés, voire carrément dirigé la troupe d’élite chargée de la protection du président de la République, déclare-t-il. Si c’était avéré, ce serait une violation de l’Etat de droit.»
Co-rapporteur : «Quelle est la rémunération de Monsieur Benalla ?»
Patrick Strzoda : «Je vais démentir de très nombreuses rumeurs que j'entends... les informations que je vais vous donner vous sont dues [...] Monsieur Benalla a un traitement de chargé de mission à la présidence de la République.»
Patrick Strzoda dément «fermement» le salaire de 10 000 euros et «toutes les rumeurs» qui ont circulé sur les avantages de Monsieur Benalla. «J'ai entendu dire qu'il devait s'installer dans un duplex de 300 m2, c'est faux. J'ai entendu dire qu'il serait nommé sous-préfet, je démens formellement.»
Le chef de cabinet de l'Elysée, Patrick Strzoda, refuse de répondre à la question du co-rapporteur sur la nature des avantages dont bénéficiait Alexandre Benalla. Face à l'indignation exprimée par les députés présents dans la salle qui crient au «manque de transparence», Patrick Strzoda poursuit en expliquant que la Cour des comptes a cette information mais qu'il ne souhaite pas répondre dans le cadre de cette audition.
Co-rapporteur : «Il s'agit bien d'un collaborateur du président de la République ?»
Patrick Strzoda : «Collaborateur de cabinet placé sous la hiérarchie d'une chaîne.»
Co-rapporteur : «Monsieur Benalla est bien chargé des déplacements du président de la République ?»
Patrick Strzoda : «C'est bien cela. C'est ce qui m'a amené à l'autoriser à participer à cette mission d'observation le 1er mai. [...] Sa fonction était la coordination des services qui concourent à la sécurité des déplacements du président de la République [...] Je tiens à préciser qu'il n'est pas le responsable ni le directeur des services dont il est chargé d'assurer la coordination [...] Monsieur Benalla avait aussi une autre fonction : il était en charge du programme d'accueil des personnalités invitées au défilé du 14 juillet. Monsieur Benalla avait une troisième mission : l'organisation des déplacements non-officiels du président de la République.»
Co-rapporteur : «Qui a recruté Monsieur Benalla à l'Elysée ?»
Patrick Strzoda : «Monsieur Benalla a été recruté dès le début du mandat, [...] c'est moi qui ai signé son contrat de recrutement il a été recruté parce qu'il faisait partie de l’équipe de campagne [...] Au sein de cette équipe, il avait des fonctions d'organisateur que tout le monde saluait.»
Patrick Strzoda : «J'ai appris le 2 mai qu'un chargé de mission de l'Elysée avait eu un comportement inapproprié et choquant par une vidéo qui m'a été montrée par le chargé des réseaux sociaux de l'Elysée. [...] J'ai immédiatement convoqué l'intéressé et lui ai demandé une explication. Il a reconnu sa présence, justifié son comportement en disait que c'était pour aider les policiers face à des manifestants violents [...] Je l'ai informé que cette participation ne faisait pas partie de sa mission d’observation, que c'était inacceptable.»
Patrick Strzoda a déclaré avoir donc décidé de sanctionner Alexandre Benalla et en a informé le secrétaire général de Elysée. «Le président de la République était en Australie et sur le point de se rendre en Nouvelle Calédonie. Le secrétaire général de l'Elysée a informé immédiatement le président de la République»
«La sanction a été prise par mes soins : une suspension de 15 jours sans traitement et modification des missions de Monsieur Benalla qui correspond à une rétrogradation,[...] sanction entrée en vigueur le 4 mai.»
«Certains considèrent que cette sanction n'était pas adaptée aux faits. Je mesure le trouble et l'émotion que ce chargé de mission a pu susciter notamment chez nos forces de sécurité. »
«Au nom du président de la République, je veux saluer le professionnalisme des policiers et des gendarmes.»
«Il appartient maintenant à la justice d'établir la responsabilité de ces personnes.»
Patrick Strzoda a précisé qu'il ne répondrait pas aux questions qui pourraient remettre en cause la séparation des pouvoirs.
Sur les fonctions officielles d'Alexandre Benalla, Patrick Strzoda a déclaré : «Le chef de cabinet a auprès de lui des personnes qui l'assistent. Il a un chef adjoint de cabinet dont la nomination est publiée. Les autres personnes sont des adjoints et leur nomination ne fait pas l'objet d'une nomination au journal officiel.» Alexandre Benalla en faisait partie.
Patrick Strzoda, le directeur de cabinet de l’Elysée doit être auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée ce 24 juillet à partir de 16h30.
Désigné par les médias et l'opposition comme le «fusible» que l'exécutif compte sacrifier, il est en effet le coupable idéal. Auditionné le 23 juillet par la commission des lois, le ministre de l'intérieur Gérard Collomb a nié toute implication et rejeté la responsabilité sur le cabinet du président ainsi que sur le préfet de police. Ce dernier auditionné le même jour a également récusé toute implication et dénoncé «des dérives individuelles inacceptables sur fond de copinage malsain».
A 66 ans, le directeur de cabinet de la présidence semble au cœur de ce scandale d’Etat qu'est l'affaire Benalla.
Le ministre de l'Intérieur doit à nouveau répondre aux questions des parlementaires au Sénat ce 24 juillet réunis en commission d'enquête. Les travaux commencent par l'audition des organisations professionnelles de la police nationale à 14h30 avant celle de Gérard Collomb prévue à 17h45.
L'enquête doit déterminer comment il a été possible que des personnes extérieures aux forces de sécurité aient pu être associées à des missions de maintien de l'ordre, notamment lors des manifestations du 1er mai.
Programme serré : à partir de 16h30, le gouvernement doit aussi être présent au Sénat dans l’hémicycle, à l'occasion de la dernière séance de questions d’actualité de la session extraordinaire.
Lors de l'audition de Gérard Collomb qui clôture la journée, les sénateurs essaieront probablement de rebondir sur les auditions du 23 juillet devant la commission des lois à l'Assemblée nationale, notamment celle du préfet de police Michel Delpuech et celle du repsonsable de la Direction de l'ordre public, Alain Gibelin.
A l'Assemblée nationale, c'est Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, qui sera auditionné par les députés à partir de 16h30.