Frédéric Haziza, présentateur vedette de la Chaîne parlementaire (LCP) qui faisait l'objet d'une enquête après des accusations d'agression sexuelle portées par la journaliste Astrid de Villaines dans une plainte, a fait l'objet d'un rappel à la loi, d'après l'AFP, le 14 juillet.
«Le parquet de Paris lui a remis une convocation devant le délégué du procureur qui lui a notifié un rappel à la loi», a précisé une source judiciaire, confirmant l'annonce faite par le journaliste dans la matinée sur le site La Règle du jeu. «Je n'ai jamais été un agresseur sexuel», s'est défendu Frédéric Haziza dans une tribune sur ce site, évoquant un «pincement aux mollets blagueur» alors que la journaliste Astrid de Villaines avait décrit un pincement à la fesse.
«Il m'a juste été rappelé, le 11 juillet, qu'il valait mieux éviter désormais les blagues vaseuses», a-t-il commenté au sujet de ce rappel à la loi, une mesure alternative aux poursuites pénales, qui vient clore l'enquête menée par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne.
Cette mesure a été décidée en présence «de versions contradictoires», selon son avocate Jacqueline Laffont, qui souligne que le délégué du procureur avait employé les termes de «rappel à la loi - classement sans suite». Selon elle, son client a reconnu «qu'il avait eu un geste lourd mais jamais à connotation sexuelle».
Le parquet de Paris avait ouvert cette enquête préliminaire après la plainte déposée le 19 novembre dernier par une ancienne collègue de la chaîne, la journaliste Astrid de Villaines, l'accusant de faits intervenus en novembre 2014.
Dans sa plainte révélée par le site Buzzfeed, elle relatait que Frédéric Haziza lui avait pincé la fesse après lui avoir bloqué le passage dans les bureaux de la chaîne, un geste qui avait valu à l'époque un avertissement au présentateur, selon LCP. La journaliste affirmait s'être décidée à parler à la faveur du contexte de la libération de la parole des femmes, consécutive au mouvement #Metoo et à l'affaire Weinstein.
L'affaire avait suscité des remous au sein de la chaîne qui avait suspendu dans la foulée son présentateur vedette avant de le réintégrer début janvier. Ce retour avait suscité la colère d'une partie de la rédaction, qui avait voté une motion de défiance à l'encontre des dirigeants de la chaîne, et motivé en partie la décision en février de son accusatrice de démissionner. La direction avait justifié cette réintégration par le fait qu'une enquête interne avait conclu que, depuis la sanction reçue en 2014, Frédéric Haziza n'avait pas eu de comportements inappropriés.
La journaliste Astrid de Villaines a exprimé son indignation sur son compte Twitter sur lequel elle a publié un communiqué co-signé avec son avocat Simon Clémenceau. On peut notamment y lire : «Quelques mois après la vague mondiale "me too", cette décision ne pourra que décourager toutes les victimes qui hésitent encore, et on les comprend, à se rendre aux portes des commissariats.» Dans ce texte, la journaliste et son avocat annoncent également qu'ils examineront «dans les prochains jours toutes les suites à donner à cette décision».
«J'ai toujours contesté cette histoire [de fesse pincée]. Je suis un blagueur, mais ce n'est pas parce qu'on est un plaisantin qu'on est un agresseur sexuel», a déclaré à l'AFP Frédéric Haziza. Il ajoute que depuis la plainte il «ne plaisante plus» : «J'ai complètement changé de comportement, je serre à peine la main», a-t-il ajouté.
Sur LCP, Frédéric Haziza anime l'émission «Question d'Info» (en partenariat avec l'AFP et Le Point). Il interviewe également chaque dimanche une personnalité politique sur Radio J.