France

A Roland-Garros, l'ex-Pink Floyd Roger Waters, keffieh palestinien au cou, dévoile le trophée

Connu pour son engagement politique, Roger Waters a dévoilé à Paris le trophée du vainqueur de Roland-Garros. Un détail n'a pas échappé aux commentateurs : le keffieh que portait le chanteur autour du cou en hommage à la cause palestinienne.

L'ancien chanteur des Pink Floyd Roger Waters était invité ce 10 juin à dévoiler le trophée des Mousquetaires, destiné au vainqueur du Grand Chelem français de tennis. Après un match sans suspens, Rafael Nadal a été sacré porte d'Auteuil pour la 11e fois de sa carrière devant un parterre de stars françaises et internationales. Sur la terre battue du court Philippe Chatrier, deux personnalités était appelées, comme de coutume, à dévoiler la coupe remise au champion. Roger Waters s'est exécuté en compagnie de l'actrice française Léa Seydoux. Au cou du premier, un keffieh, symbole traditionnel des paysans arabes, et notamment palestiniens, popularisé en Occident par le leader palestinien Yasser Arafat.

Un accessoire symbolique de l'engagement de l'ancien bassiste du groupe de rock progressif et psychédélique britannique qui a marqué l'histoire de la musique. Originaire de Londres, Roger Waters est en effet un fervent partisan de la cause palestinienne et un soutien médiatique du mouvement Boycott désinvestissement et sanctions (BDS), qui appelle à stopper certains contacts avec l'Etat hébreu pour protester contre la politique de colonisation de ce dernier. Sur Twitter, certains internautes ont réagi à la prise de position de Roger Waters.

En concert la veille à Nanterre, Roger Waters avait déjà affiché son soutien à la famille d'une jeune infirmière palestinienne tuée à Gaza le 1er juin par le tir d'un soldat israélien.

Déjà en 2015, l'artiste avait publié une lettre ouverte adressée au groupe pop de Bon Jovi, qui avait choisi de se produire à Tel Aviv le 3 octobre de la même année.

Assange, Syrie : les engagements de Roger Waters

Dénonçant l'«apartheid» que subit selon lui la population de Gaza, Roger Waters expliquait en outre en 2016 que les musiciens avaient «trop peur de leur carrière» s’ils critiquaient Israël.

«Les artistes américains qui soutiennent le boycott d’Israël à cause du problème des droits des Palestiniens sont trop terrifiés de parler de peur que cela nuise à leur carrière», soulignait-il dans une interview, estimant que cela faisait dix ans qu'il était traité «d'antisémite et de nazi» pour avoir critiqué la politique israélienne. En 2017, Roger Waters faisait partie de la dizaine d'artistes appelant Radiohead à annuler un concert en Israël, estimant que le groupe connu pour ses orientations politiques progressistes devait rejoindre les appels au boycott d'Israël. «En requérant que vous ne jouiez pas en Israël, les Palestiniens vous ont demandé de faire un petit pas pour aider à faire pression sur Israël pour mettre fin à ses violations des droits de l'homme et du droit international», expliquait-il.

Dans un concert à Barcelone en avril dernier, Roger Waters a par ailleurs vilipendé les Casques blancs syriens. «[C'est] une fausse organisation qui n'existe que pour faire de la propagande pour les djihadistes et les terroristes», estimait-il. En juin de la même année, le bassiste diffusait à Berlin un message en soutien au lanceur d'alerte Julian Assange.

Lancé en 2005, BDS est un mouvement citoyen international qui existe dans de nombreux pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Belgique ou la France. Il vise à faire pression sur le gouvernement israélien en le boycottant dans les domaines commerciaux, universitaires et culturels. En France, la Cour de cassation a jugé en 2015 que l'appel au boycott de produits israéliens était illégal.

Lire aussi : Roger Waters torpille Clinton, la première femme qui pourrait «larguer une bombe nucléaire»