Ancien directeur du Collectif contre l’islamophobie en France, Marwan Muhammad, controversé pour certaines prises de position comme son soutien au port du burkini, son refus de condamner la polygamie, sa participation à un camp d'été décolonial ou son soutien à Tariq Ramadan, a publié une tribune dans Le Monde du 9 mai. Il y promeut le lancement d'une consultation à destination des musulmans.
Il souhaite plus précisément fonder une nouvelle instance qui représenterait les musulmans et inclurait «toutes les sensibilités», sans toutefois préciser jusqu'où cette large ouverture devrait se faire. «Des soufis aux salafistes», comme l'écrit l'AFP ? «J’aimerais qu’une telle organisation soit plurielle», se contente d'écrire Marwan Muhammad.
Dans sa tribune, il estime que «la façon dont l’Etat se comporte avec les citoyens de confession musulmane reste bloquée dans un autre temps, dans un autre siècle». «Cette relation est faite le plus souvent de contrôle et d’injonctions», ajoute-t-il. L'arrivée d'Emmanuel Macron à la présidence n'a pas changé la donne pour le militant, qui s'en prend, d'ailleurs, indirectement à la fondation de l'islam de France, présidée par Jean-Pierre Chevènement et au Conseil français du culte musulman : «Une fois de plus le gouvernement impose ses obligés, ses choix et ses idées sur ce que les musulmans devraient faire ou non, avec un constant mépris des dynamiques de terrain et de tout ce qui peut ressembler à une forme d’organisation autonome.»
Sur sa plateforme, Marwan Muhammad pose 17 interrogations à destination des musulmans (même si toute personne peut, in fine, remplir le formulaire) sur leurs souhaits quant à une représentation.
Une initiative qui a reçu le soutien du fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, qui juge sur Twitter, qu'elle est «démocratique, citoyenne et participative».
Personnalité polémique, connue notamment pour son implication dans les controversés camps d'été décoloniaux, Siham Assbague considère, quant à elle, qu'«il va falloir suivre cette initiative de près et lui donner de la force». «Ça va nous changer de l'ingérence étatique», poursuit-elle.