Collomb promet des renforts aux frontières alpines, les identitaires se targuent d'une «réussite»
- Avec AFP
Le ministre de l'Intérieur a annoncé le déploiement de renforts pour faire respecter le contrôle des frontières dans les Hautes-Alpes. Peu avant, Génération identitaire s'était félicité d'avoir attiré l’attention médiatique sur ce thème.
Est-ce une victoire pour les identitaires, qui dénoncent les défaillances des autorités dans son contrôle de l'immigraton clandestine ? Le 22 avril, la centaine de militants de Génération identitaire (GI) qui bloquaient le col de l’Echelle (Hautes-Alpes) à la frontière franco-italienne, quittaient en tout cas les lieux, selon le porte-parole du mouvement anti-immigration cité par La Provence. «Le camp est en train d’être démonté. Tous les militants redescendent du col. La mission est une réussite. Nous avons réussi à attirer l’attention médiatique et politique sur le col de l’Echelle», a ainsi déclaré Romain Espino, porte-parole de GI. «On va continuer à patrouiller cette semaine, autour du Briançonnais, sur les différentes routes qui sont connues pour être des passages de clandestins», a-t-il ajouté.
Collomb annonce des renforts aux frontières
Par la suite, le soir du 22 avril, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, dont le projet de loi controversé sur l'asile et l'immigration a été adopté à l'Assemblée nationale, a annoncé «des renforts de police et de gendarmerie importants» afin de «s'assurer du respect absolu du contrôle des frontières». Selon Beauvau, il s'agit d'un escadron de gendarmerie mobile et d'une demi compagnie de CRS.
L'ancien maire de Lyon a dénoncé à cette occasion les «provocations» et «gesticulations» de Génération identitaire et d'activistes pro-migrants dans les cols alpins empruntés par les migrants pour passer d'Italie en France, évoquant encore des «action inacceptables».
Réagissant à l'annonce du ministre sur Facebook, Génération identitaire, s'est targué d'avoir fait «plier le gouvernement sur l’immigration massive».
Coups d'éclat des anti et pro-migrants
Les 21 et 22 avril au matin, des militants de Génération identitaire ont bloqué le col de l’Echelle, à six kilomètres de la frontière italienne et qu'ils considèrent comme un «point stratégique de passage des clandestins».
Des militants de Génération identitaire bloquent un col alpin, point de passage de #migrants (IMAGES)
— RT France (@RTenfrancais) 21 avril 2018
➡️ https://t.co/vvfmUBZIDlpic.twitter.com/cSVUwg6SjO
L'action a indigné une partie de la gauche ce week-end. Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la «petite bande d'une centaine de personnes», des «amis de Madame Le Pen», qui «prétend régler le problème de la frontière» et «repousser dans la neige de pauvres gens qui s'y trouvent».
Le ministre de l'Intérieur a, lui, dénoncé une «gesticulation, consistant à déployer des banderoles» mais tenue «sous l’étroite surveillance des forces de l'ordre».
Afflux exceptionnel de migrants
Puis ce 22 avril, vers 14h, un cortège d'une centaine de militants pro-migrants français et italiens a franchi la frontière au col de Montgenèvre, avec une trentaine de migrants, passant par les pistes de la station et donnant lieu à quelques «bousculades» avec les forces de l'ordre, selon une source policière. Selon le ministre, «des violences ont été commises vis-à-vis des forces de l’ordre et un véhicule de la gendarmerie nationale a été dégradé».
Opération pro-migrants : des #antifascistes italiens forcent un barrage de la #gendarmerie française
— RT France (@RTenfrancais) 22 avril 2018
➡️ https://t.co/FRMEQ3Aghwpic.twitter.com/TqbNPVD4eV
Encadrés par une cinquantaine de gendarmes, les militants ont ensuite parcouru à pied sur la route, où la circulation avait été interrompue, les 11 kilomètres les séparant de Briançon, où ils sont arrivés vers 17h. Ils se sont ensuite rassemblés au Refuge solidaire de Briançon, qui accueille les réfugiés.
Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent un afflux exponentiel de migrants, essentiellement d'Afrique de l'Ouest. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l'Italie en 2016 et 1 900 en 2017.
Lire aussi : Grèce : les nouveaux demandeurs d'asile sont autorisés à quitter leur île d'arrivée