«J'ai du mal à le décrire [le site de la faculté de Tolbiac] tellement je suis consterné par l'état du centre, un vrai capharnaüm. La violence, la drogue, le sexe même. On me l'a dit, et je crois que c'est vrai, il se passe des choses qui sont indignes», a déclaré Georges Haddad sur Cnews, ce 17 avril. S'y tiennent aussi selon lui «des fêtes, ce qu'on appelle les rave-party : le vendredi soir, le samedi soir, des centaines de jeunes viennent festoyer au centre Tolbiac».
Tolbiac, qui fait partie de Panthéon-Sorbonne (ou Paris-1), est occupé depuis le 26 mars par des étudiants et des militants anti-réforme sur l'orientation des étudiants. Il est devenu l'un des lieux emblématiques de la mobilisation contre la loi modifiant l'accès à la fac, qui touche plusieurs sites universitaires en France.
J'attends l'intervention policière. Vais-je être obligé de faire directement appel au ministère de l'Intérieur ?
Qualifiant la situation de «pré-insurrectionnelle» et craignant «le pire», le président a affirmé «attendre désespérément que le centre soit évacué» par les forces de l'ordre : «J'attends l'intervention policière [...] Vais-je être obligé de faire directement appel au ministère de l'Intérieur ?»
Le 11 avril, Georges Haddad avait demandé l'intervention de la police pour faire lever le blocage, notamment après la découverte de cocktails Molotov à Tolbiac. Mais la police a pour l'heure exclu une opération aussi sensible dans cette tour de 22 étages.
Le 16 avril, le syndicat étudiant UNI, classé à droite, a annoncé le dépôt d'un nouveau recours visant la préfecture de police pour «libérer Tolbiac et permettre aux étudiants de pouvoir y passer leurs examens dans de bonnes conditions».
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Près d'un million d'euros de dégâts matériels
Interrogé sur le montant des dégâts matériels, Georges Haddad a estimé qu'ils approchaient «du million d'euros» et dit craindre en particulier que «le matériel informatique soit pillé, dévasté ou détruit». Il y a, selon lui, parmi les occupants «des bandits qui attendent le moment opportun pour dévaliser le centre».
Quant aux partiels, Georges Haddad a indiqué que sa préférence irait «plutôt» à «un report, pour qu'on soit dans la sérénité». «Les examens se passeront en bonne et due forme [...] il est hors de question de donner des diplômes en chocolat aux étudiants», a-t-il insisté, reprenant l'expression du chef de l'Etat Emmanuel Macron.
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