France

Incarcéré pour tentative d'attentat, il communiquait avec ses proches sur Facebook

Deux smartphones ont été retrouvés sous le matelas d'un détenu fiché S et soupçonné d'avoir voulu faire exploser un immeuble à Paris en septembre. Une affaire qui ravive la polémique sur l'utilisation des téléphones en prison.

Aymen Balbali, un des trois hommes soupçonnés d'avoir voulu faire exploser un immeuble du XVIe arrondissement de Paris en septembre 2017, a pu utiliser un téléphone portable depuis sa cellule dans la prison de Fresnes pour communiquer avec ses proches, selon des informations rapportées par LeParisien le 6 avril.

Le 6 février dernier, les surveillants pénitentiaires ont ainsi retrouvé deux iPhone cachés sous le matelas du détenu fiché S, à partir desquels il avait posté de nombreux messages sur Facebook, aussi variés que des recettes de crêpe, des poèmes islamistes, des photos de famille ou encore des images de torture dans la prison d’Abou Ghraib en Irak.

Après analyse, aucun message à caractère explicitement terroriste n'a été retrouvé dans les deux smartphones. Aymen Balbali et son codétenu, également fiché S, devraient être poursuivis pour «recel de remise illicite d’objet à détenu» – une infraction pour laquelle ils encourent jusqu’à 14 jours de quartier disciplinaire.

L'information révélée par Le Parisien est en tout cas à même de raviver la polémique sur l'utilisation des téléphones en prison, qui divise la classe politique. Début janvier, le ministère de la Justice a lancé un appel d'offres pour installer des téléphones fixes dans plus de 50 000 cellules de 178 établissements pénitentiaires. Le gouvernement y voit une manière de lutter contre l'utilisation de téléphones portables en prison, et «d'apaiser les tensions» qui résultent du système actuellement utilisé de cabines téléphoniques, situées le plus souvent dans les coursives. Cette décision avait provoqué une levée de boucliers à droite, de nombreux cadres des Républicains, le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan ou encore le Front national ayant fait part de leur ferme opposition.

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