France

La djihadiste Mélina Boughedir, finalement rejugée en Irak, risque la peine de mort

Le procureur irakien a fait appel dans l’affaire Melina Boughedir, cette djihadiste française uniquement condamnée à six mois de prison pour entrée illégale dans le pays. Elle sera donc rejugée en Irak et encourt désormais la peine capitale.

La Française Mélina Boughedir sera finalement rejugée en Irak : c'est ce que révèle, le 4 avril, l'émission Envoyé spécial, qui a suivi son premier procès de février 2018. Au cours de ce procès, elle n'avait été condamnée qu'à six mois de prison pour entrée illégale sur le territoire irakien. Mais le procureur irakien a fait appel de cette première condamnation. Elle sera désormais poursuivie pour «appartenance à une organisation terroriste» et risque ainsi la peine de mort. 

Au cours de ce même procès, Mélina Boughedir avait évité, contrairement à d’autres femmes djihadistes, le chef d’inculpation relatif au «soutien logistique» et «à l’aide à une organisation terroriste». Après l'annonce du verdict, la jeune femme âgée de 27 ans devait être expulsée d’Irak dans les plus brefs délais pour retourner en France, d'après la décision de la Cour pénale centrale de Bagdad. Elle devait y être immédiatement traduite en justice.

Mélina Boughedir avait quitté son domicile de Nanterre en 2015 avec son compagnon et ses enfants. Ils étaient parvenus à entrer Syrie avant de rapidement gagner l’Irak. Elle été capturée dans les derniers combats qui faisaient rage depuis octobre 2016 pour libérer Mossoul, dans le Nord du pays, de l'Etat islamique. Elle avait été retrouvée en juillet 2017 dans un immeuble de ce bastion terroriste épargné par les bombardements, dans lequel elle vivait recluse depuis trois semaines avec ses quatre enfants alors âgés de de cinq mois à six ans. Elle ne pesait plus que 40 kilos, entourée par sa progéniture affamée. Son époux, le djihadiste français Thibaut Maximilien, n'était pas présent. Il aurait été tué dans une attaque.

Selon des informations du journal Le Monde, elle aurait assuré : «Mon mari ne voulait pas être un combattant. […] Il ne faisait rien dans l’Etat islamique.» Sur sa disparition, elle a déclaré : «Il était sorti chercher de l’eau [quelques heures plus tôt] et n’est jamais revenu.»

Le sort de ses enfants reste en question. Trois d'entre eux ont été rapatriés en France le 18 décembre, tandis que le plus jeune est resté avec sa mère incarcérée.

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