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Le procès irakien de la djihadiste française Mélina Boughedir sous l'œil des caméras de France 2

Mélina Boughedir, qui a rejoint les rangs de Daesh en 2015, a été jugée en février dernier par un tribunal irakien, qui l'a condamnée à six mois de prison pour être entrée illégalement dans le pays. Un journaliste de France 2 a assisté à son procès.

Dans son émission Envoyé Spécial du 22 mars, France 2 a diffusé les images du procès de la djihadiste française Mélina Boughedir, qui a été condamnée par un tribunal de Bagdad à six mois de prison pour être entrée illégalement sur le territoire irakien.

Tombée aux mains des autorités irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, qui avait rejoint les rangs de Daesh en octobre 2015 avec son mari, est la première ressortissante française a avoir été jugée en Irak.

A la barre, la jeune femme a expliqué y être arrivée depuis la Turquie, après avoir passé quatre jours en Syrie. «Puis je suis arrivée à Mossoul avec mon mari et mes quatre enfants», a-t-elle affirmé, ajoutant avoir vécu une simple vie de femme au foyer.

Son mari Maximilien Thibaut, condamné à trois ans de prison en 2015 par les autorités françaises pour ses liens avec le groupuscule islamiste Forsane Alizza, aurait selon ses dires travaillé comme «cuisinier» pour Daesh, avant d'être tué lors de la bataille de Mossoul. Mélina Boughedir s'est alors retranchée pendant plusieurs semaines dans un immeuble épargné par les bombardements, dans lequel elle a vécu recluse avec ses quatre enfants avant d'être interpellée.

«Est-ce que tu regrettes ce que tu as fait ?», lui a demandé le juge lors du procès, ce à quoi elle a répondu d'un laconique «oui». «La cour te condamne à une peine de six mois pour avoir franchi illégalement la frontière irakienne», a finalement annoncé le juge, alors que la jeune femme risquait la peine de mort si des charges de terrorisme avaient été retenues contre elle.

Après l'annonce du verdict, ayant déjà purgé sa peine, Mélina Boughedir doit être expulsée d’Irak vers la France dans les plus brefs délais. Dans l'Hexagone, la Française est visée par un mandat de recherche, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 2 août 2016 pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Ce qui signifie qu'à son retour, elle sera immédiatement placée en garde à vue et entendue par les services antiterroristes.

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