France

A Paris et en province, journée de mobilisation contre les réformes de Macron

Le 22 mars, les fonctionnaires et les cheminots seront dans la rue pour protester contre la réforme de la fonction publique et du transport ferroviaire. Une manifestation qui fera figure de test pour Emmanuel Macron et son gouvernement.

Jeudi 22 mars

La police annonce le chiffre de 115 000 manifestants tandis que la CGT parle de 400 000 personnes mobilisées sur tout le territoire.

On arrive à la fin de la manifestation parisienne. Le cortège des cheminots arrive place de la Bastille.

Selon les premières estimations de la CGT, les manifestations du 22 mars ont réuni 400 000 personnes en France et 40 000 à Paris.

Alors que des heurts ont éclaté en marge de la manifestation parisienne, le défilé se poursuit dans la bonne humeur. Dans les cortèges, l'ambiance est bon enfant. 

Une agence d'assurance Axa a été vandalisée en marge de la manifestation.

Les affrontements se poursuivent en marge de la manifestation : Des centaines de projectiles ont été lancés sur la police.

Deux étudiantes expliquent pourquoi elles manifestent aujourd'hui, dans une interview réalisée par l'Unef lors d'une transmission Periscope.

La manifestation arrive à la place de la Bastille.

Des gaz lacrymogènes sont actuellement utilisés par la police pour disperser les manifestants.

La police utilise des canons à eau pour disperser des groupes de casseurs.

Une voiture atteinte par un jet de projectile inflammable est en train de prendre feu aux abords de la manifestation.

Des violences ont éclaté en marge de la manifestation lycéenne.

Florian Philippot, président des Patriotes est présent à la manifestation parisienne.

François Asselineau, président de l'UPR et candidat à la présidentielle de 2017 participe lui aussi à la manifestation parisienne.

La manifestation nationale des cheminots a rassemblé à Paris «plus de 25 000 personnes», selon la CGT.

A Lyon, 9 200 manifestants ont été dénombrés selon la police, 15 000 selon les syndicats.

A Nice, entre 2 400 et 5 000 manifestants défilent sur la promenade des Anglais, sous un beau ciel bleu, au bord de la mer.

Grand écart à Marseille : entre 9 400 et 55 000 manifestants ont été recensés.

Jean-Luc Mélenchon exprime son opposition au gouvernement d'une manière pour le moins insolite...

A Nantes, la manifestation prend fin. La police prétend avoir interpellé huit personnes, tandis que quatre gendarmes et deux CRS ont été légèrement blessés.

«Macron, t'es pas bon, laisse la place à Mélenchon !», scandent les Insoumis.

Comme annoncé, Jean-Luc Mélenchon est bien présent à la manifestation des cheminots.

La manifestation démarre de la garde de l'Est en direction de la place de la Bastille.

Les manifestants arrivent aux alentours de la gare de l'Est.

«On veut pas une plus grosse part du gâteau on veut toute la p*tain de boulangerie» : Les lycéens arrivent gare de l'Est pour faire la jonction avec le rassemblement des cheminots.

Des échauffourées ont éclaté entre jeunes manifestants et policiers dans l'est de Paris. Plusieurs centaines de lycéens et de membres de collectifs antifascistes, d'extrême gauche et anarchistes sont partis en fin de matinée de la place de la Nation pour rejoindre la gare de l'Est d'où doit s'élancer la manifestation des cheminots.

Sur le chemin, des groupes de jeunes, le visage souvent dissimulé par des masques et des capuches, se sont attaqués aux vitrines de deux agences bancaires et à des panneaux publicitaires à coups de marteaux et de pierres, et ont jeté des projectiles sur les policiers.

Peu avant midi, les policiers ont chargé ces manifestants et ont fait usage de gaz lacrymogènes. Face aux renforts policiers qui sont ensuite arrivés, les jeunes se sont rapidement dispersés dans le métro et dans les rues du XIIe arrondissement.

Les manifestants avaient également renversé un conteneur à verre, se servant de son contenu pour le jeter sur les CRS, aux cris de «La rue elle est à qui ? Elle est à nous !» et de slogans anticapitalistes et anti-policiers.

Le cortège des cheminots se rassemble gare de l'Est à Paris sous une banderole « EDF-GDF-SNCF : Stop à la privatisation, retour à la nation»

Alors que commence cette première journée de mobilisation contre les réformes engagées par Emmanuel Macron, un sondage Elabe vient d'être publié : 74% des Français trouvent la politique du gouvernement «injuste».

Pour une très large majorité (77%), la politique conduite est facteur de division, contre 22% seulement pour lesquels elle «rassemble les Français», selon cette enquête pour BFMTV.

Le taux de participation à la grève des cheminots jeudi est de 35,4% au niveau national, a annoncé la direction de la SNCF, précisant qu'il s'agissait d'un «décompte réel à partir des prises de service».

«Cette méthode est constante depuis dix ans. Des huissiers sont mandatés pour contrôler le processus de comptage des grévistes», a ajouté la direction dans un communiqué.

Les lycéens manifestent à Paris et ont prévu de rejoindre le point de départ du cortège des cheminots en début d'après-midi.

Le 22 mars sera un véritable test pour le gouvernement. Après avoir réussi la réforme du code du travail – sans trouver sur son passage une opposition frontale massive –, celui-ci devrait être confronté à une mobilisation plus importante.

En effet, toute la fonction publique est appelée à manifester et à faire grève contre les réformes de la fonction publique et du transport ferroviaire. L'enjeu est de taille : faire plier le gouvernement sur les différentes réformes qui menacent, selon les syndicats, le service public. Un motif de colère que réfute notamment le secrétaire d'Etat à la fonction publique, Olivier Dussopt, interrogé par l'AFP : «La qualité du service public n'est pas menacée par les projets portés par le gouvernement.»

Devant ces projets de réforme, les syndicats ont un éventail fourni de revendications :

Le cortège des cheminots et les syndicats de fonctionnaires (employés des hôpitaux, enseignants, contrôleurs aériens, etc.), défileront séparément. Plus de 140 manifestations de fonctionnaires sont annoncées en France.

Côté politique, la gauche a retrouvé un semblant d'unité avec un appel commun à manifester d'une douzaine de partis, d'EELV au NPA en passant par le PCF, Generation.s ou La France insoumise, dont le dirigeant Jean-Luc Mélenchon participera au cortège, selon son entourage.

Le Parti socialiste, tenu à l'écart de cette initiative, sera également mobilisé : son nouveau premier secrétaire Olivier Faure, présent, a appelé les militants à rejoindre la manifestation.

En outre, le président du parti souverainiste Les Patriotes, Florian Philippot, a affirmé qu'il participerait à la manifestation nationale.

Si le monde syndical semble, cette fois-ci uni, de même que la classe politique de gauche, reste à savoir si l'opinion publique sera convaincue par les revendications et les grèves, qui impacteront tant l'école que les transports, et si la mobilisation prendra une ampleur similaire au vaste mouvement social de 1995. Le président Emmanuel Macron et son Premier ministre pourront aussi jauger la popularité de leur politique de réformes à tour de bras, un an après leur arrivée au pouvoir.

Dans tous les cas, signe peut-être que l'inquiétude règne au sein de l'exécutif, une bataille de communication a déjà été lancée. Sur France Info, le 18 mars, Bruno le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, avait ainsi prévenu les syndicats que face aux grèves, «oui, nous [le gouvernement] tiendrons». 2018 marquera-t-elle un tournant dans la bataille sociale et politique ?

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