France

Hamon appelle Mélenchon à abandonner sa «stratégie solitaire» tout en soulignant leurs différences

Ils ne se sont pas entendus avant l'élection présidentielle de 2017, leurs politiques diffèrent grandement sur le sujet européen, mais Benoît Hamon veut encore y croire et lance un appel à Jean-Luc Mélenchon pour «défendre les fonctionnaires».

Dans une interview accordée au Journal du dimanche publiée le 18 mars, Benoît Hamon a appelé le chef de file de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon à abandonner sa «stratégie solitaire».

On l'avait connu frondeur, vent debout contre la politique libérale du gouvernement Valls, puis candidat malheureux à l'élection présidentielle pour le Parti socialiste, avant qu'il ne fonde son propre mouvement politique, Génération·s ; il annonce à présent qu'il sera dans la rue le 22 mars avec l'intersyndicale pour défendre les cheminots et les fonctionnaires.

Il doit y avoir unité politique à gauche. Ce qui est en jeu dépasse nos petites personnes. 

Benoît Hamon assure en outre qu'il a «discuté avec les écologistes, avec Noël Mamère, Pierre Laurent ou Olivier Besancenot» et ajoute : «Il y a unité syndicale, il doit y avoir unité politique à gauche. Ce qui est en jeu dépasse nos petites personnes. C’est le service public : son avenir ou sa fin. J’appelle donc les dirigeants de La France insoumise à mettre entre parenthèses leur stratégie solitaire pour ajouter leur force à la mobilisation unitaire.»

Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé dès le 15 mars les Insoumis à prendre part au rassemblement du 22 mars, n'étaient pas parvenus à s'entendre pour unir leurs forces avant le premier tour de l'élection présidentielle en 2017, au grand désarroi d'une partie de la gauche française, et aucun des deux n'était arrivé en lice pour le second tour, laissant le champ libre à Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

LFI envisage sérieusement une sortie de la France de l’euro et de l'Union européenne. C'est une erreur majeure.

Le candidat du revenu universel réitère donc son appel du pied du pied en direction de l'Insoumis, même si certaines parties de leurs lignes politiques diffèrent, notamment sur la question de l'Union européenne. Le fondateur de Générations rappelle d'ailleurs à ce titre qu'il ne «fait pas partie de ceux qui pensent que la reconquête des classes populaires passe par l'abandon de l’Europe.» Benoît Hamon concède cependant : «Nous sommes d’accord sur le constat. L'Union européenne est mal gouvernée. Mais nous avons un désaccord stratégique car LFI envisage sérieusement une sortie de la France de l’euro et de l'Union européenne. C'est une erreur majeure.»

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