La rupture entre les proches de Jean-Luc Mélenchon et Alexis Tsipras, qui furent jadis alliés dans leur combat politique, semble bel et bien consommée. Le Parti de gauche (PG) a demandé ce 31 janvier l'exclusion du parti grec d'Alexis Tsipras du Parti de la gauche européenne (PGE), mouvement politique fédérant plusieurs organisations nationales au Parlement de Strasbourg, afin de faire «la clarté face à la camisole libérale» contre laquelle il est censé «lutter».
«Pour le PG, comme sans nul doute beaucoup d'autres partis du PGE, il est en effet devenu impossible de côtoyer, dans un même mouvement, Syriza d'Alexis Tsipras», a fait savoir le Parti de gauche dans un communiqué, émanant d'une décision de son secrétariat exécutif national. Les cadres du mouvement politique de Jean-Luc Mélenchon déplorent que le Premier ministre grec pousse «sa logique austéritaire jusqu'à limiter le droit de grève, répondant ainsi toujours plus servilement au diktat de la commission européenne».
«L'heure est à la clarté face à la camisole libérale qui étrangle les peuples et alors que la quasi totalité des partis du PGE luttent chacun dans leur pays contre de telles politiques», explique le communiqué, ajoutant que le rôle du PGE n'est pas de soutenir «cette Europe-là» mais de rassembler ses opposants.
Si le gouvernement d'Alexis Tsipras, pourtant classé à gauche sur l'échiquier politique, a fait voter une loi restreignant le droit de grève, c'est avant tout pour satisfaire les créanciers de la Grèce, l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI). En effet, depuis 2010, la Grèce s'appuie sur des plans de subventions de l'UE et du FMI, qui exigent en contrepartie des efforts d'Athènes en matière de dé-régularisation du marché du travail
En France, outre le Parti de gauche, Ensemble et le Parti communiste appartiennent également au PGE. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, appartient au Conseil des présidents, qui décide des adhésions de nouveaux partis. En froid avec le mouvement de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, celui-ci affiche toujours son soutien à Syriza en dépit des revirements politiques récents du parti grec.