Contrairement à ce qu'avait annoncé le député de la République en marche (LREM) des Hautes-Alpes et rapporteur de la Commission des finances Joël Giraud, le 8 mars dans un entretien accordé au journal Les Echos, il n'y aura pas de redistribution d'«une part de [la] bonne fortune fiscale de la France» aux Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), aux territoires désindustrialisés, ni aux personnes bénéficiant des minima sociaux. Après l'annonce faisant état d'un surplus de recette fiscale de l'ordre de 4,3 milliards d'euros pour la France en 2017, plusieurs commentateurs français nourrissaient l'espoir d'une «cagnotte fiscale» ces derniers jours.
Considérer qu'il y a une cagnotte dans un pays qui, depuis plus de 40 ans, vote un budget en déséquilibre, qui a accumulé quasiment 100% de la richesse nationale en dette...
Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, s'est livré à un exercice de recadrage sur le plateau du Grand rendez-vous de Cnews, Europe 1 et Les Echos, le 11 mars, déclarant : «Considérer qu'il y a une cagnotte dans un pays qui, depuis plus de 40 ans, vote un budget en déséquilibre, qui a accumulé quasiment 100% de la richesse nationale en dette, ce n'est pas une cagnotte.» Pas de cagnotte donc, puisqu'elle n'existe pas, CQFD.
Maxime Combes, économiste et figure de proue de l'association altermondialiste ATTAC, a également fait part de son propre diagnostic sur Twitter, en réaction à la déclaration de Benjamin Griveaux : «Une "cagnotte fiscale" a DEJA été redistribuée aux plus RICHES (y compris en prélevant sur les autres : CSG et APL...) Pas de "cagnotte fiscale" donc pour les Français qui n'ont pas la chance d'être parmi les 10% les plus riches»
Dans son interview aux Echos, le député Joël Giraud estimait pour sa part que «la situation des Ehpad» mériterait «que l'on s'y penche» et que le gouvernement devait «mettre des moyens pour [...] ces territoires en déshérence industrielle comme on en voit à Vierzon ou Commentry, qui ne peuvent pas rebondir sans aide.»
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