Dans une nouvelle note publiée le 26 février sur son blog personnel, L'Ere du peuple, Jean-Luc Mélenchon tire à boulets rouges sur «le parti médiatique» et les «bonzes du journalisme».
Déroulant sa vision personnelle de la mécanique médiatique, le chef de file de La France insoumise (LFI) brocarde avec éloquence «l’ampleur de la décomposition morale et professionnelle de ce milieu» et dénonce «le bashing quotidien» dont son mouvement politique fait, selon lui, l'objet «depuis six mois pleins».
Les neufs milliardaires payent cher pour qu’une armée de lecteurs de prompteurs jaspinent dans les micros
A en croire le chef de file des Insoumis, les gargouillements médiatiques dont bruissent les rédactions françaises seraient directement provoqués par «neuf milliardaires» : «Tout cela ne nous fait donc pas perdre de vue l’essentiel. Il s’agit de la lutte pour le pouvoir. Les neufs milliardaires payent cher pour qu’une armée de plumes et de lecteurs de prompteurs jaspinent dans les micros les derniers ragots qui peuvent être dégainés.»
Puis, il ajoute : «Si la motivation personnelle des gens qui acceptent une aussi basse besogne m’échappe, le sens de la manœuvre est lui bien clair.» Jean-Luc Mélenchon décrit alors un système de contre-feu médiatique qui aurait pour objectif de faire oublier la dégringolade d'Emmanuel Macron dans les sondages (qui a perdu six points d'opinions favorables en une semaine) : d'un côté, LFI serait opportunément attaquée sur ses comptes de campagne, tandis que, de l'autre, ce serait l'opposition de droite qui subirait les foudres des «manipulateurs médiatiques».
«Wauquiez s’est pris une lourde attaque globale du parti médiatique», diagnostique Jean-Luc Mélenchon, en référence à l'affaire des confidences enregistrées de Laurent Wauquiez lors d'une conférence à l'EM Lyon.
Wauquiez a fortifié son autorité et s’est débarrassé d’une nouvelle poignée de traîtres
Selon l'Insoumis, l'affaire est entendue : «L'opération est destinée à empêcher la droite de se regrouper autour de son parti traditionnel au moment où l’opération "Macron chef de toutes les droites" a du plomb dans l’aile du fait des sondages.»
Dorénavant, on ne peut plus nulle part parler librement
Il estime cependant que le patron des Républicains s'en tire à bon compte et que cette séquence lui aura permis de trier le bon grain de l'ivraie au sein de sa propre formation : «Dans l’épisode des "écoutes aux portes", Wauquiez a fortifié son autorité et s’est débarrassé d’une nouvelle poignée de traîtres. De son point de vue il s’est renforcé. Autant de tireurs dans le dos de moins pour le prochain épisode.»
De cet «épisode», Jean-Luc Mélenchon retient malgré tout, une «leçon» : «Dorénavant, on ne peut plus nulle part parler librement. La presse est ainsi la première ennemie de la liberté d’expression qui ne se confond pas avec la liberté de "tout répéter".»