Darmanin «va tomber» et Sarkozy «mettait ses ministres sur écoute» : les révélations de Wauquiez
Lors d'un cours donné à l'école de management de Lyon, le président des Républicains Laurent Wauquiez s'est livré à quelques confidences à huis clos. Un enregistrement sonore a malgré tout filtré.
Laurent Wauquiez, enregistré à son insu lors d’une conférence donnée à l’Ecole de management de Lyon courant février, a fait des révélations étonnantes aux étudiants venus le rencontrer. Un extrait sonore de ses propos a été diffusé le 16 février sur la chaîne TMC.
Le cours qu'il devait donner, intitulé «Enjeux de société» et portant sur la question du «diktat de la transparence», ne devait en aucun cas être filmé, le rappelle l'homme politique au début de sa prestation : «Si j’ai la moindre interface qui sort par le moindre élève, là pour le coup ça se passera très mal». Hélas pour lui, un des étudiants est passé outre cette consigne et la bande a fini sur le plateau de l'émission Quotidien.
Si j’ai la moindre interface qui sort par le moindre élève, là pour le coup ça se passera très mal
Première révélation : selon le chef de file des Républicains (LR), l'actuel ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, «va tomber» et deviendra pour le gouvernement d'Edouard Philippe «l’incarnation de ce qu’a été [Jérôme] Cahuzac» pour la présidence de François Hollande.
Cet ancien camarade de Laurent Wauquiez au groupe LR, passé dans le parti majoritaire, a vu la plainte déposée contre lui pour viol classée sans suite, mais il doit encore répondre d'une accusation d'abus de faiblesse.
«Le type sait très bien ce qu’il a fait, il sait très bien ce qui va arriver !», confie Laurent Wauquiez à son auditoire, avant de confesser, concernant son appel à la démission de Gérald Darmanin : «J’ai sorti ça, j’ai été en minorité à l’intérieur de mon parti. Moment très dur pour moi à gérer. J’ai eu toute une série de voix dissonantes qui ont dit "Non mais nous on trouve que c’est bien, faut qu’il reste, présomption d’innocence." En ayant eu une séance de débat autour de la table avec un certain nombre de responsables de notre famille politique… En les regardant dans les yeux, je me demandais : Il y en a combien qui se disent "pourvu que ça ne m’arrive pas"?»
[🔴 Document #Quotidien]@PaulLarrouturou s'est procuré un enregistrement du cours de Laurent Wauquiez à l'EM Lyon.
— Quotidien (@Qofficiel) 16 février 2018
👉 Il démolit Darmanin, balance sur Sarkozy et accuse Macron d'avoir monté une "cellule de démolition" contre le candidat Fillon. pic.twitter.com/7rJW2prAI7
Pas avare en révélations, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a également livré quelques détails concernant le quinquennat de Nicolas Sarkozy : «Il en était arrivé au point où il contrôlait les téléphones portables de ceux qui rentraient en conseil des ministres. Il les mettait sur écoute pour pomper tous les mails, tous les textos, et vérifier ce que chacun de ses ministres disait au moment où on rentrait en conseil des ministres.»
«Je n’ai aucun doute que le machin a été totalement téléguidé» : l'élection 2017 selon Wauquiez
Laurent Wauquiez n'a pas non plus oublié l'actuel président de la République et a tenu à commenter les circonstances de son élection : «Objectivement, Macron a quand même eu un alignement de planètes assez inespéré. Que Fillon gagne la primaire et que derrière, il le démolisse, ça je suis sûr et certain qu’il l’a organisé. Je pense qu’ils ont largement contribué à mettre en place la cellule de démolition, oui bien sûr. Je n’ai aucun doute que le machin a été totalement téléguidé.»
Le délégué général du parti présidentiel et le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner et Benjamin Griveaux ont commenté sur Twitter les propos de Laurent Wauquiez ; du mépris, selon le premier, et de la «vulgarité», juge le second.
La vraie nature de #wauquiez: mépriser les journalistes, Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel et même se convaincre qu'Emmanuel Macron le copie! C'est Surprise Surprise? Non? https://t.co/jW775rzbJZ
— Christophe Castaner (@CCastaner) 16 février 2018
Diffamations, injures, vulgarité...une conception particulière de l’enseignement... Les étudiants de @EMLYON méritent mieux ! https://t.co/gCckhCFXs9
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 16 février 2018
Lire aussi : L'enquête pour viol visant le ministre Gérald Darmanin classée sans suite