France

«Amitié à Frédéric» : quand Bernard-Henri Lévy relativise les accusations à l'encontre d'Haziza

Le philosophe a exprimé son soutien à son ami et journaliste Frédéric Haziza, accusé d'agression sexuelle dans le cadre de son travail sur LCP. Pour BHL, les affaires Weinstein et Tariq Ramadan seraient bien plus graves...

Au lendemain de la suspension du journaliste-présentateur Frédéric Haziza par son employeur, La Chaîne parlementaire (LCP), Bernard-Henri Lévy lui a apporté son soutien total. «Qui nous fera croire qu'Haziza est le [Harvey] Weinstein français ?», a lancé le philosophe médiatique sur Twitter ce 22 novembre 2017, alors que le journaliste, par ailleurs animateur à Radio J et pigiste pour LeCanard enchaîné, est accusé par une de ses consœurs de harcèlement sexuel et de gestes déplacés en 2014 dans les locaux de la chaîne financée par le Parlement.

«Et comment mettre un signe égal entre ce qui lui est reproché et ce dont on accuse Ramadan ?», a ajouté Bernard Lévy dans son message de solidarité, concluant : «Amitié à Frédéric.» La déclaration de solidarité a même choqué le quotidien Libération, lequel évoque une comparaison «aussi morbide qu'insensée». «Comme si les actes du producteur américain [Harvey Weinstein] étaient devenus une sorte de baromètre», s'étonne encore le journal. De fait, Bernard-Henri Lévy semble être le premier à faire une telle relation permettant de relativiser la portée des actes présumés de Frédéric Haziza, en le comparant avec le producteur déchu Harvey Weinstein et le prédicateur islamologue Tariq Ramadan, visé lui aussi par des accusations d'agression sexuelles.

Pour autant, ce n'est pas la première fois que le philosophe, chantre de l'ingérence occidentale en Libye et en Syrie, prend des positions controversées en matière de scandales sexuels. En 2011, Bernard-Henri Lévy prenait ainsi la défense de Dominique Strauss-Kahn. «Ce que je sais c’est que rien au monde n’autorise à ce qu’un homme soit ainsi jeté aux chiens», écrivait-il sur son blog. Dans le même temps, le fondateur de l'hebdomaire Marianne, Jean-François Kahn, minimisait l'affaire du Sofitel et évoquait lui un «troussage de domestique».

Toujours sur son blog, Bernard-Henri Lévy avait également pris la défense de Roman Polanski en 2009, menacé d'extradition de la Suisse vers les Etats-Unis pour une affaire de viol à Los Angeles datant de 1977. Poursuivi pour « fourniture de substance réglementée à une mineure», «actes obscènes sur un enfant de moins de 14 ans», «relations sexuelles illégales», «viol par usage de drogue», «perversion» et «sodomie», le cinéaste avait dû fuir Hollywood et les Etat-Unis pour ne jamais y revenir. «Cet acharnement de tricoteuses et de tricoteurs, cette volonté de voir au bout d’une pique la tête d’un artiste, sont l’immoralité même», dénonçait-il alors.

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