En déplacement à Toulouse pour détailler ses mesures concernant le logement, Emmanuel Macron a préconisé un abaissement des normes de construction, notamment environnementales. Le président veut ainsi stimuler la construction, avec pour objectif de porter le nombre de logements dits «très sociaux» à 40 000 par an, et ce dès 2018. 50 000 places supplémentaires pérennes doivent en outre être créées, dont 10 000 dans des pensions de famille.
La mesure concerne 15 territoires qui se sont portés candidats, dont Toulouse. «Notre pays en construit trop peu [des logements sociaux] car notre système est bloqué par la sur-réglementation», a-t-il estimé. Et d'ajouter pour parer toute critique : «On me dira que je ne respecte pas l'environnement, ou parfois le handicap, parfois ceci ou cela. Mais il faut du pragmatisme.»
30 millions d'euros contre les climato-sceptiques
De fait, Emmanuel Macron semble hiérarchiser ses priorités. A la suite de la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat en juin 2017, Emmanuel Macron avait joué la carte de l'environnement, appelant tous les scientifiques, ingénieurs et citoyens engagés dans la lutte contre le changement climatique à venir s'installer en France pour y travailler.
L'Elysée avait alors annoncé la mise en ligne d'une plateforme baptisée «Make our planet great again», un détournement du célèbre slogan de campagne de Donald Trump en 2016 «Make America great again».
Son but affiché ? Attribuer des bourses aux scientifiques américains durant la durée du mandat de Donald Trump. Sur le site de la plateforme, dont le budget est estimé à 30 millions d'euros par Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, on pouvait lire dans un texte signé Emmanuel Macron : «La France a toujours mené des combats pour les droits de l'homme. Aujourd'hui, plus que jamais, nous sommes déterminés à mener (et gagner !) cette bataille contre le changement climatique.»
L'accès au logement, un problème pour les Français
L'annonce d'Emmanuel Macron sur l'abaissement des normes de construction survient après le tollé soulevé par la baisse de 5 euros de l'aide personnalisée au logement (APL), sur décision du gouvernement. Face aux protestations, le chef de l'Etat avait appelé les propriétaires de logements à diminuer également leur loyer de 5 euros, une proposition qui n'avait pas convaincu tout le monde.
La Fondation Abbé Pierre comptait en janvier 2017 quelque 4,3 millions de «mal logés» en France et, au total, 12 millions de personnes en situation de fragilité.