France

Macron qualifie les opposants aux réformes de «fainéants» et déclenche un nouveau tollé

Le président de la République a provoqué les foudres de l'opposition de gauche avec son projet de réforme par ordonnances du Code du travail, lorsqu'il a qualifié ses contradicteurs de «fainéants» et de «cyniques».

«Je serai d'une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d'avoir, chaque jour, la même détermination», a déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, à propos de sa réforme par ordonnances du Code du travail, alors qu'il s'adressait à ses concitoyens réunis dans le jardin de l'école française d'Athènes, le 8 septembre.

«On n'est pas ses sujets !», a tweeté Eric Coquerel, député La France insoumise (FI), du tac au tac. 

Jean-Luc Mélenchon, leader de FI, a décelé dans cette déclaration présidentielle une opportunité de remobiliser les contestataires, avant les manifestations du mois de septembre. Il en a donc profité pour appeler les Français à se rendre dans la rue les 12 et 23 septembre


Rappelant la polémique née d'une précédente déclaration du chef d'Etat, Clémentine Autain a ironiquement remercié Emmanuel Macron pour sa contribution à la mobilisation contre les ordonnances. «Après "ceux qui ne sont rien", voici les "fainéants". Remercions Macron pour son appel à manifester contre lui !», a tweeté la députée FI.

«Le président insulte ceux qui s'opposent à sa politique. Décidément Emmanuel Macron n'aime pas les Français», a fait savoir sur Twitter le secrétaire général du Parti communiste (PCF), Pierre Laurent. 


Ian Brossat, adjoint PCF à la Mairie de Paris, a ironisé sur l'absentéisme des députés de la majorité. «Il semble qu'il y ait une catégorie de fainéants tout à fait tolérée par Emmanuel Macron...», a-t-il tweeté.  

La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a elle aussi réagi négativement aux propos d'Emmanuel Macron, ironisant sur ses «déclarations d'amour [...] aux Français», en faisant référence à d'autres sorties politiques du président de la République.

«Je ne comprends pas : si les grévistes sont des fainéants, pourquoi plus rien ne marche lorsqu'ils font fortement grève ?», s'est également interrogé le politologue Thomas Guénolé. 


En revanche, François-Xavier Bourmaud, journaliste au Figaro, a ironisé sur les personnes s'étant offensées des propos d'Emmanuel Macron. «C'est quand même fou le nombre de personnes qui se sentent visées quand Macron parle des "fainéants", des "cyniques" et des "extrêmes"», a-t-il tweeté. 

Face à ce tollé sur les réseaux sociaux, l'Elysée a tenu à livrer en fin de journée une «précision» : l'expression «fainéants» aurait en fait désigné la classe politique qui n'a pas mené les réformes jugées nécessaires durant les 15 dernières années, selon BFMTV. 

A l'appel de la CGT, une grande manifestation contre les ordonnances visant à modifier le Code du travail est prévue le 12 septembre. La France insoumise ou encore le Mouvement du 1er juillet de Benoît Hamon doivent rejoindre le cortège. Deux autres journées de mobilisation sont déjà prévues le 21 (à l'appel de la CGT) et le 23 septembre (à l'appel de La France Insoumise). 

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