«La hollandisation de Macron est commencée», prévient Jean-Luc Mélenchon
- Avec AFP
Jean-Luc Mélenchon estime que «la hollandisation de Macron est commencée». Il pronostique «des moments de grande instabilité institutionnelle et politique» dans un billet de blog publié le 6 août, à l'occasion de la fin de la session parlementaire.
«La hollandisation de Macron est commencée», affirme Jean-Luc Mélenchon, chef du groupe La France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale. «Quoi que valent les enquêtes qui le donnent en chute libre dans l'opinion, leur valeur prescriptive ne fait pas de doute», estime-t-il.
«En écrasant l'existence du Premier ministre et en se croyant capable d'obtenir d'un claquement de doigt une discipline totale de son groupe parlementaire, Emmanuel Macron a multiplié les brèches dans son propre système et raccourci la distance qui le sépare des coups qui lui sont destinés», analyse Jean-Luc Mélenchon.
«L'existence d'un méga-groupe parlementaire composé de gens dont une bonne partie est déterminée à réfléchir pour son propre compte est le point faible du dispositif autoritaire que la présidence doit impérativement mettre en place», affirme-t-il.
«Aujourd'hui, j'ai la certitude qu'aucune autorité ne viendra à bout de la diversité des cultures, des parcours, des intelligences qui constituent le méga-groupe. Le nombre même de ces députés est un défi à toute organisation. L'individualisation des comportements de ce groupe est inéluctable», prédit le député des Bouches-du-Rhône.
«Il est bien probable que la nouvelle majorité a déjà mangé son pain blanc», prophétise-t-il, ajoutant qu'il faut «se préparer à connaître des moments de grande instabilité institutionnelle et politique». Jean-Luc Mélenchon anticipe même «un nouvel épisode "dégagiste" dans la conscience populaire».
«La crise politique qui a fini par percer sous la présidence de François Hollande va donc inéluctablement s'embraser sous Emmanuel Macron et deviendra une crise de régime», pronostique Jean-Luc Mélenchon.
«La crise du régime éclatera en entrant par la porte de service d'une crise aux maillons faibles du dispositif : une nouvelle affaire dans le gouvernement, une explosion politique à l'Assemblée nationale ou bien un épisode d'exaspération sociale. L'un après l'autre, tous les compartiments de la société ont été mis ou remis en tension», ajoute le député.
Il souligne que le «rassemblement populaire» auquel les insoumis appellent le 23 septembre sera «un test global», notamment «un indicateur de la capacité de la société à réagir».
En introduction de son long texte, Jean-Luc Mélenchon précise qu'il n'aura pas de vacances compte tenu du nombre de choses qu'il faut préparer et organiser avant la rentrée. L'ancien candidat à la présidentielle avait évoqué le besoin de vacances des députés après l'annonce de la prolongation d'une semaine de la session parlementaire, suscitant des railleries.
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