Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, et le maréchal Khalifa Haftar, se sont rencontrés ce 25 juillet sous l'égide d'Emmanuel Macron, au château de La Celle-Saint-Cloud. «L'un et l'autre ont acté un accord en vue des élections au printemps prochain», a affirmé le président de la République au cours d'une conférence de presse, à l'issue de la rencontre.
Les deux hommes qui se partagent le contrôle de la Libye se sont engagés par ailleurs à cesser les hostilités, sans toutefois donner de date ou d'échéance précise. «Nous nous engageons à un cessez-le-feu et à nous abstenir de tout recours à la force armée pour tout ce qui ne ressort pas strictement de la lutte antiterroriste [...] et condamnons fermement tout ce qui menace la stabilité du territoire», ont déclaré conjointement les deux dirigeant rivaux, selon un communiqué de presse de la présidence de la République.
Le texte en dix points, réaffirme que seule une solution politique permettra de sortir de la crise libyenne et réitère la validité des accords de Skhirat, signés en 2015 sous l'égide de l'ONU. «C'est un processus qui est essentiel pour l'Europe toute entière car si nous ne réussissons pas ce processus, à travers les risques terroristes, à travers les conséquences migratoires qu'un tel échec produirait, les conséquences sur nos pays sont directes», a souligné Emmanuel Macron, six ans après l'intervention militaire française en Libye.
Reste donc à traduire en actions ces déclarations, alors que depuis 2011 et la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye, en proie au chaos et au terrorisme est encore loin de connaître la stabilité politique. Le pays est aujourd'hui polarisé en deux zones : l'une contrôlée par le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli et soutenu par l'ONU, et l'Est dominé par les forces de Khalifa Haftar, soutenues par l'Egypte et les Emirats arabes unis. En dehors de ces deux zones et en leur sein même, des myriades de milices islamistes, ainsi que Daesh, se disputent également le contrôle du territoire.
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