France

Emmanuel Macron envisage le départ du général Pierre de Villiers

Le président de la République a envoyé un message clair au chef d'état-major des armées, qui s'était indigné des coupes dans le budget de la Défense en 2017. S'il persiste dans son attitude de défiance, il pourrait ne pas rester en fonction.

Dans l'édition du Journal du Dimanche du 16 juillet, Emmanuel Macron a de nouveau recadré le général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées, qui avait émis de sérieuses réserves sur les économies demandées à la Défense et menacé de démissionner.

Si quelque chose oppose le chef d'état-major des armées au président de la République, le chef d'état-major des armées change

«La République ne marche pas comme cela. Si quelque chose oppose le chef d'état-major des armées au président de la République, le chef d'état-major des armées change», a confié le locataire de l'Elysée à l'hebdomadaire, ouvrant clairement la porte à un départ du général.

«Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis, ce n'est pas plus compliqué que cela», a-t-il ajouté, justifiant ainsi sa coupe dans le budget militaire en 2017. «Moi, j'ai des soldats sur des théâtres d'opérations, des gens qui attendent beaucoup, je les respecte, je leur dois la protection : l'intérêt des armées doit primer sur les intérêts industriels», a-t-il en outre fait valoir.

Si ces propos renforcent les interrogations quant à l'avenir du général de Villiers, le président de la République assure néanmoins que celui-ci garde «toute sa confiance», si tant est qu'il sache «quelle est la chaîne hiérarchique et comment elle fonctionne, dans la République comme dans l'armée».

Dans le huis clos de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale, le général Pierre de Villiers avait déclaré le 12 juillet qu'il ne se laisserait pas «baiser» par Bercy, qui réclame 850 millions d'euros d'économies aux armées cette année. Une sortie sévèrement critiquée par Emmanuel Macron le lendemain. Le président de la République avait jugé indigne «d'étaler certains débats sur la place publique». 

Le lendemain, le Premier ministre Edouard Philippe avait néanmoins assuré que le militaire pouvait «bien entendu» rester en fonction.

En tout état de cause, le général Pierre de Villiers sera reçu le 21 juillet à l'Elysée par le président de la République. Aucune précision sur l'objet de cette rencontre n'a été donnée.

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