Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou commémorent à Paris dans la matinée du 16 juillet le 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv, avant une rencontre officielle à l'Elysée qui sera l'occasion pour les deux dirigeants d'échanger leurs points de vue sur différents sujets de politique internationale.
Lire aussi : Vidéo : commémoration de la rafle du Vel d'Hiv
La France veut signifier sa «préoccupation» à Israël
Emmanuel Macron et Bejamin Netanyahou discuteront des dossiers syrien, iranien et du conflit israélo-palestinien. L'Elysée, cité par l'AFP, estime que cette rencontre entre les deux hommes, qui s'étaient déjà entretenus de façon informelle en marge d'un hommage à l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, le 1er juillet à Strasbourg, permettra de réaffirmer la «volonté de sécurité» de la France et de signifier sa préoccupation devant la «remise en cause de la solution des deux Etats», israélien et palestinien.
Emmanuel Macron, qui avait précédemment reçu le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait réitéré son soutien à la solution à deux Etats et condamné la colonisation israélienne.
Il n'a en revanche pas déclaré s'il entendait reprendre à son compte l'initiative de son prédécesseur socialiste, qui était favorable à une approche mondiale du conflit et avait organisé en janvier une conférence internationale sur le Proche-orient, provoquant la colère d'Israël.
La venue de Benjamin Netanyahou, «indigne» pour le PCF, le NPA ou encore EuroPalestine
Diverses organisations politiques et associations se sont élevées contre la venue du Premier ministre israélien en France. Elles avaient même lancé un appel à manifester en ce sens le 15 juillet, rassemblant quelques dizaines de manifestants pro-palestiniens à Paris. Dans un communiqué commun, EuroPalestine, Enfants de Palestine, le Parti des Indigènes de la République (PIR) ou encore Attac Paris Centre estimaient que l'invitation faite par le locataire de l'Elysée au Premier ministre du «gouvernement colonial israélien» était «indigne».
Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et le Parti communiste français (PCF) avaient également appelé à manifester.
Le PCF avait d'ailleurs vivement protesté contre la venue du dirigeant israélien, qui n'est selon lui «pas l'homme [du] message fort de paix» que devrait porter la commémoration du Vel d'Hiv.
L'Union juive française pour la paix (UJFP), s'est pour sa part dite «choquée» qu'un dirigeant israélien soit convié à la commémoration d'un «crime contre l'humanité franco-français».
Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 hommes, femmes et enfants juifs avaient été arrêtés sur ordre du pouvoir français en place, à la demande de l'occupant nazi. Retenus dans des conditions inhumaines pendant quatre jours, 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants furent entassés sur les gradins du Vélodrome d'hiver (démoli en 1959), le «Vel d'Hiv», avant d'être déportés dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers (Loiret). Seule une petite centaine de personnes ont survécu à cette rafle mais aucun enfant.