«L'opération d'évacuation de campements mobilise près de 350 effectifs de la préfecture de Police ainsi qu'une centaine de personnels de l’Etat et de ses partenaires», ont affirmé la préfecture de police et la préfecture d'Ile-de-France dans un communiqué commun, précisant que les migrants se verraient «proposer une solution d'hébergement provisoire en Ile-de-France».
Plusieurs centaines de migrants, afghans, soudanais, et somaliens pour la plupart, se pressaient vers 6h en groupes serrés près du centre humanitaire ouvert en novembre 2016 porte de la Chapelle dans l'attente de leur évacuation imminente. Cette opération a mobilisé une soixantaine de bus, selon la préfecture d'Ile-de-France.
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Milat, un Afghan de 19 ans, un petit sac à dos pour tout bagage, est arrivé porte de la Chapelle voici deux mois. «On a appris hier qu'il se passerait quelque chose. On va monter dans des bus et ils vont nous emmener dans des hôtels, des centres. Je ne sais pas où mais ce sera bien. Ici la vie n'était pas bien. Je dormais près de l'autoroute», a-t-il déclaré à l'AFP.
La préfecture a fait savoir qu'elle procédait à «la mise à l'abri» des occupants de plusieurs campements de voie publique «illicites, qui présentaient des risques importants pour la sécurité et la santé de leurs occupants comme des riverains».
Cette évacuation, la 34e depuis juin 2015 à Paris, était très attendue alors que le campement ne cessait de grossir et les conditions de vie de s'y dégrader. Les associations, redoutant pour la vie même des migrants, ne cessaient d'y dénoncer des conditions de vie déplorables, les tensions entre communautés et l'absence de structures sanitaires.
Le 6 juillet, le préfet d'Ile-de-France Michel Cadot avait parlé de 1 600 migrants décomptés dans les quartiers nord de Paris, en promettant qu'une opération de mise à l'abri serait «rapidement» organisée.
Selon Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile, le campement grossissait chaque semaine, avec 200 personnes supplémentaires.
Le 9 mai, un peu plus de 1 600 migrants avaient déjà été évacués de campements insalubres installés au même endroit. Cela avait été la plus grosse opération d'évacuation en six mois.
Compte-tenu de l'accélération des arrivées de migrants dans la capitale, le dispositif d'accueil est saturé malgré les déplacements vers des centres d'hébergement ailleurs en France.
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