Une majorité absolue écrasante à l'Assemblée ? Un «hold-up» pour Emmanuel Macron en février 2017

Une majorité absolue écrasante à l'Assemblée ? Un «hold-up» pour Emmanuel Macron en février 2017
Emmanuel Macron le 11 juin 2017, photo ©REUTERS/Philippe Wojazer TPX IMAGES OF THE DAY
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Selon Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, Emmanuel Macron ne s'inquiète pas du raz-de-marée annoncé de La République en Marche aux législatives. Pendant la campagne présidentielle, il prônait pourtant une majorité de coalition.

A quatre jours du second tour des législatives qui s'annonce comme une victoire écrasante de La République en marche, Emmanuel Macron a tenu à minimiser les risques d'une Assemblée nationale qui lui serait très majoritairement acquise

«Le risque d'absolutisme n'est pas ce qui nous guette», a jugé le président de la République ce 14 juin 2017 lors du Conseil des ministres. «Ceux qui portent ce procès aujourd'hui ne sont pas forcément légitimes», a-t-il fait valoir, selon des propos rapportés par Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement lors de son compte-rendu du Conseil devant les journalistes. Ce dernier s'est ensuite attelé à préciser la pensée d'Emmanuel Macron, déclarant : «Ceux qui le portent, avec un petit air de procès, étaient ceux qui, il y a quelques mois nous expliquaient qu'Emmanuel Macron à l’Elysée était une chimère totalement impossible.»

François Bayrou certes estimait en septembre 2016 que c'était impossible. «Je vous le dis, [Emmanuel Macron] ça ne marchera pas», déclarait-il alors face à Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV.

Mais Emmanuel Macron ne devait pas avoir son encombrant garde des Sceaux en tête ce 14 juin 2017, lorsqu'il fustigeait les incrédules. Il ne devait pas se rappeler non plus d'ailleurs qu'au mois de février 2017, En Marche! s'inquiétait plutôt de s'assurer au moins une majorité de coalition, à défaut d'une majorité absolue dans le cas où le candidat Emmanuel Macron serait élu. C'est sans doute la raison qui a favorisé le rapprochement de François Bayrou et d'Emmanuel Macron le 22 février 2017 : redonner de l'élan au candidat d'En Marche!, alors en plein trou d'air, mais aussi préparer les législatives, avec une alliance avec le MoDem. Raffler près de 80% des sièges de l'Assemblée le 18 juin prochain, si l'on en croit les projections, était alors inimaginable.

Dans une vidéo datant du 28 février 2017, exhumée par France Info, Emmanuel Macron, se faisant plus pragmatique, se disait ainsi contre une majorité présidentielle autour d'un seul parti, évoquant un «hold-up».

«Est-ce que quelqu'un peu penser raisonnablement qu'[une fois] élu, il aura une majorité présidentielle uniquement avec son parti», s'interrogeait-il lors d'un meeting. Et d'ajouter : «Non seulement ça n'est pas possible, mais ça n'est pas souhaitable, parce que ça serait un hold-up». Aujourd'hui, Emmanuel Macron n'a même plus besoin de l'appoint du MoDem.

Lire aussi : Face au risque de «parti unique», LREM vante le contre-pouvoir de la presse... et du Sénat de droite

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