France

Richard Ferrand exclut de démissionner, Emmanuel Macron dénonce la presse qui «devient juge»

Le ministre Richard Ferrand, mis en cause par des révélations dans une affaire immobilière, a exclu de démissionner, arguant qu'il n'était pas pour l'instant «mis en cause par la justice». Le président s'est lui exprimé pour prendre sa défense.

Invité sur France Inter le 31 mai, Richard Ferrand a assuré qu'il ne quitterait pas le ministère de la Cohésion des territoires, auquel il a été nommé le 17 mai dernier par Edouard Philippe, en dépit des révélations du Canard enchaîné, du Parisien et du Monde à propos d'une affaire immobilière concernant également sa femme.

«Tout ce que j'ai fait dans ma vie professionnelle est légal, public, transparent», a martelé le ministre, excluant de démissionner car il a sa «conscience pour lui» et n'est «pas mis en cause par la justice». «Oui je suis un homme honnête», a-t-il ajouté, alors que le Premier ministre l'a assuré de son soutien récemment. Edouard Philippe l'a en effet autorisé à conserver son poste... tout en disant «comprendre l'exaspération des Français».

De son côté, Richard Ferrand martèle qu'il n'a pas de raison de démissionner tant qu'il n'est pas mis en examen, et clame qu'il n'a rien fait d'illégal. Le ministre de la Cohésion des territoires a d'ailleurs diffusé un communiqué le 30 mai dans lequel il réfutait et condamnait tous les «soupçons» de l'article du Monde du 30 même jour, qu'il accuse de «mélange des genres» entre affaires privées et vie publique. De nombreux responsables politiques de divers bords ont appelé à l'ouverture d'une enquête afin de faire la lumière sur cette affaire. 

Le parquet de Brest a pourtant d'ores et déjà annoncé qu'il n’ouvrirait pas d’enquête, tout comme le Parquet national financier, qui avait été saisi par Les Républicains. « Il apparaît qu’en l’état, aucun des faits relatés n’est susceptible de relever d’une ou plusieurs qualifications pénales permettant d’ouvrir une enquête préliminaire », avait précisé le procureur.

Emmanuel Macron se prononce pour la première fois sur l'affaire

Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a lui déclaré le 31 mai qu'Emmanuel Macron avait appelé au cours du conseil des ministres le gouvernement à la «solidarité» et à la «responsabilité», estimant aussi que la presse ne doit «pas devenir juge». 

En réaction à la polémique atteignant le ministre Richard Ferrand, le président a tenu à «appeler à la solidarité, la responsabilité». «Les choses ne vont pas forcément bien quand la presse devient juge», a-t-il ajouté, estimant que «dans une société démocratique chacun doit être à sa place». 

La polémique autour de Richard Ferrand intervient alors que le Parisien révélait le 30 mai que le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour «abus de confiance» à l'encontre de 19 eurodéputés français, parmi lesquels Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem et ministre chargée des Affaires européennes. 

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