L'intersyndicale des chauffeurs de VTC appelle au boycott d'Uber
- Avec AFP
Plusieurs syndicats de VTC (CFDT, Actif et UDCF) ont appelé les clients d'Uber à se déconnecter de la plateforme pour la pousser à «améliorer la rémunération de ses chauffeurs», et les candidats à la présidentielle à «soutenir ce boycott».
Considérant que la négociation engagée en février avec Uber était dans l'impasse, le représentant du syndicat de VTC UDCF Fred Gnaore a déclaré, lors d'une conférence de presse, vouloir «responsabiliser» les clients d'Uber en appelant au boycott de la plateforme leader du marché.
«Lorsque vous utilisez les services d'Uber, vous validez un modèle économique ne permettant pas aux chauffeurs de gagner leur vie», a expliqué Yazid Sekhri (CFDT VTC Loti). «Il n'est plus acceptable qu'un travailleur soit au volant de sa voiture 60 heures par semaine 6 jours sur 7 pour toucher 1 700 euros net maximum», a-t-il ajouté, s'exprimant au nom de l'intersyndicale.
Jean-Luc Albert (Actif-VTC) a pour sa part poussé les clients à se demander «si la vigilance d'un chauffeur était encore intacte» après 16 heures de travail.
A #Barcelone, l’hôtel de ville bombardé d'œufs lors d'une manifestation contre #Uberhttps://t.co/OZ4LPPgdPlpic.twitter.com/VaMAahgDxZ
— RT France (@RTenfrancais) 17 mars 2017
Les trois organisations de chauffeurs appellent au boycott «tant qu'Uber n'aura pas, par des propositions concrètes dans le cadre d'une négociation, répondu aux revendications des chauffeurs portées par notre intersyndicale».
De facto, elles invitent les clients à se tourner vers d'autres applications, constatant qu'il existe de «bons élèves» pratiquant des «commissions entre 12% et 20%» (contre 25% pour Uber), et des tarifs horokilométriques «décents».
Concrètement et «afin de rendre ce boycott plus visible», elles demandent aux clients d'Uber de «se déconnecter et poster une copie de [leur] écran après déconnexion avec le hashtag #jeboycotteUBER». Des distributions de tracts sont également prévues et une pétition lancée sur change.org «pour qu'Uber améliore les conditions de rémunération de ses chauffeurs».
«Nous apporterons notre contribution à toute réflexion technique et juridique sur la question des tarifs mais rappelons que tout changement sur les prix ne pourra être fait qu'avec une grande prudence», a indiqué à l'AFP une porte-parole d'Uber, suite à un entretien mardi matin entre le directeur Europe de l'Ouest d'Uber, Thibaud Simphal, et Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports.
Si la «conséquence» est que «les passagers se détournent de l’offre», «les dizaines de milliers de chauffeurs qui utilisent l'application pour gagner leur vie seront les premiers perdants», estime la plateforme, qui appelle les associations «à revenir travailler et dialoguer».