Le meeting d'Emmanuel Macron à Marseille le 1er avril n'a pas plu à tout le monde. Et ce n'est pas seulement le ton criard du candidat d'En Marche ! ni ses expressions qui ont fait fuir une partie de son auditoire.
Un reporter de l'émission C à vous sur France 5 a interpellé les personnes qui vidaient les gradins au fur et à mesure pour leur demander les raisons de leur départ soudain. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le micro-trottoir organisé par le journaliste du service public ne montre pas le candidat à la présidentielle sous son meilleur jour.
«C'est très ennuyeux», se plaint l'un d'eux, expliquant que l'ancien ministre de l'Economie ne fait que lire le fascicule distribué à l'entrée. «Je voudrais une vision pour le pays, quand même».
«Il ne va pas assez au fond des choses, il est trop superficiel», critique un autre. Un reproche qui trouve un large écho auprès des autres personnes interrogées, qui estiment qu'Emmanuel Macron «reste dans la banalité», ou encore qu'il aborde beaucoup de thèmes mais «sans idées concrètes». Où comme le résume un dernier : «C'est du vide, c'est du vent, il ne joue que sur les émotions.»
L'un des principaux axes mis en avant par l'ancien socialiste – battre le FN – ne fait pas non plus réellement mouche : «Il se met en valeur à travers un autre parti, c'est vraiment dommage. Ils n'ont que le mot FN à la bouche en fait.»
Sur le plateau, les explications embarrassées du secrétaire général d'En Marche !, Richard Ferrand, qui affirme que d'autres personnes présentes au meeting soutiennent bel et bien leur champion, n'ont pas convaincu les journalistes de France 5. Ceux-ci rétorquent en effet que leurs reporters «n'ont jamais vu ça [à un meeting politique]». «Cette scène là, ils ne la voient pas pas chez Marine Le Pen, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon ou Benoît Hamon», lui ont-ils fait remarquer.
Le succès du meeting vanté par l'équipe de campagne n'a en outre pas convaincu une bonne partie des utilisateurs du réseau social Twitter. Les chiffres de fréquentation avancés notamment, laissent songeur. Le candidat affirme en effet avoir réuni 6 000 personnes, quand la salle d'une capacité de 7 000 places aurait été coupée en deux par un rideau noir.
Ce n'est en tout cas pas la première fois que le mouvement En Marche ! est soupçonné de gonfler ses chiffres. Son processus d'adhésion pose par exemple sérieusement question. Il ne présente aucun filtre fiable et laisse donc la porte ouverte à la création d'une multitude de faux comptes d'adhérents. Le mouvement revendique 230 000 adhérents, dont un certain... Adolphe Hitler.